dimanche 6 mars 2011

Au royaume du Roi Centaure (ni grand ni sec)


Par une de ces belles et rares journées de février, quand le soleil timide se décide à montrer son nez, l'équipe de l'IDFAX, nonobstant l'appel des terrasses et de la bronzette, décida de partir pour de nouvelles aventures. En son sein apparaissait un nouveau membre, votre serviteur, fière de pouvoir enfin s'asseoir sur les sièges d'une AX tant rêvée.

Le hasard d'Excel avait été tendre avec l'équipe. Connaissant notre amour pour les Yvelines, il nous envoya dans un de ses villages les plus chics, Noisy-le-Roi.

Les amis Toubab et Cap de vieille avaient apporté la bière, et notre gascon Vinjo la promesse d'une statue d'homme cheval.


"Une vigie hybride et symbolique"
D'après nos sources, "Serge Manceau a réalisé cet hybride d'homme et de cheval, dont l'une des particularités est d'être sans tête. Son buste humain et ses pattes et croupe chevaline veillent désormais sur le Rond-Point des Chênes. Il symbolise la fusion de la partie ancienne de Noisy-le-Roi avec le quartier du Parc. Son inauguration a célébré l'achèvement des travaux de ce quartier."


Tout semblait donc annoncer une expédition réussie...

Hélas, que d'embûches semèrent notre route!
Nous traversâmes tout d'abord Versailles l'infâme, qui, sous prétexte d'avoir un château "connu", se soucie peu du visage dépressif de ses rues. Nous quittâmes rapidement le Roi Soleil, et filâmes vers le Roi Centaure (et sans-tête).

Enfin nous arrivâmes à Noisy-le-Roi. Après la photo réglementaire, nous sautâmes dans l'AX, en quête de l'homme cheval.


Noisy-le-Roi, ville de ronds-points

Demandant notre chemin vers la statue bénie à un passant (au passage très cordial), celui-ci nous assomma d'une funeste nouvelle : la statue de l'homme cheval n'était plus. Un voyou et ses comparses avaient, il y a un an, mutilé le fier totem. Grande fût notre peine, et c'est d'un pneu résolu que nous roulâmes jusqu'aux restes du défunt homme équidé, pour lui démontrer respect, et amitié.

Alors oui, forcément, le reste était beaucoup moins intéressant. Un village chic, des gens heureux, des enfants méfiants, les restes d'une forteresse dont on devine bien d'après les photos qu'elle dût être gigantesque :


Et enfin la fameuse forêt voisine de Marly, à laquelle Noisy-le-Roi semble bénéficier d'un accès idoine :


Nous nous recueillîmes dans un rade où de fiers lusitaniens poussaient ces cris bruts et beaux compris d'eux seuls, et c'est sous le coucher du soleil que nous quittâmes Noisy-le-Roi, l'âme en peine et enivrée par le chocolat chaud avalé.

Mais quelle ne fut pas notre joie quand nous découvrîmes que l'homme-cheval, malgré sa chute, restait honoré
par ses semblables jusqu'aux frontières de la ville!



Ce sont bien 5 équidés gendarmes qui s'établiront prochainement à Noisy-le-Roi. Et qui sait, peut-être vengeront-ils l'affront fait à un des leurs. Les voyous n'ont qu'à bien se tenir!

jeudi 3 mars 2011

Félicitations à l'AX !


Elle a franchi, certes le ventre vide comme vous pouvez le constater, son 100 000 ème kilomètre. C'était comme il se doit en Seine-et-Marne ! L'équipe lui adresse toutes ses félicitations !

vendredi 11 février 2011

Ille-et-Vilaine, acte 2. Quand cale l'AX sur la Côte d'Emeraude.

Nasty a mis un peu de temps, mais voici enfin la suite du week-end du 15 août, où l'Ille-et-Vilaine avait été tirée au sort parmi 103 destinations :

Donc, deuxième jour de notre week-end en AX, on fait nos Adieux a Maitre Georges et a Yannick qui saluent le depart de l'AX la larme a l'oeil, et c est parti pour la visite de la forêt de Brocéliande, ou forêt de Paimpont comme disent les pompiers.
Dans ce lieu magique, certains cherchent désespérément la fée Viviane (pour rappel elle est bonne antchouki), d'autres se font de nouveaux amis (Batal le bâton a été recruté ce jour la, il aura surtout servi a effrayer la population de Saint-Malal et a garder a distance Macedonian Gangsta mais ca reste un bon gars - lecteur tu peux lui écrire a batal.lebaton@gmail.com, fais lui des bisous de notre part).
Ah ouais, y avait aussi cet arbre doré protégé par des piques qui donnaient pas trop envie d aller le toucher.


L'arbre "CHELOU"

Déjeuner frugal une fois de plus (sandwichs, cookies et brownies au menu), dans l'AX (pour rappel, nous sommes en août et il fait un temps de merde, nous pique-niquons dans la voiture dans le bourg de Saint-Méen-le-Grand) puis direction Saint-Malal. On tente de s'incruster au mariage auquel étaient invites nos hôtes, bizarrement, ils ne sont pas chauds. De toute façon c'était dans les Côtes d'Armor... Je pense néanmoins qu'ils ont été ravis d accueillir pendant une nuit une bande de cinglés dont le vocabulaire après 24h passées tous ensembles était maintenant restreints a des mots qui ne peuvent être cites sur le blog de l'AX, à audience familiale.
On décide avec nos hôtes, de se rejoindre tard dans la nuit pour rentrer tranquillement (et réveiller tout le voisinage malouin).


Vue plutôt idoine depuis chez nos couchsurfers Ouzbeks

Crêperie a Saint-Malal, visite de la ville, les garçons retrouvent leur âme d'enfant en jouant a sauter dans les flaques pour éclabousser ceux qui se trouvent autour. Vinjo est particulièrement enthousiasme et fier d'ajouter "huhuhu ca pue le crabe !".
On trouve ensuite un bar a bières particulièrement idoine qui nous permettra de remplir notre mission : rentrer égayés. D'ailleurs, nous avons glissé l'adresse de l'AX sous quelques sous-bocks, l'histoire ne dit pas si elle a reçu de la visite. Nos hôtes, fins mélomanes, apprécient particulièrement la chanson du week-end.

Le lendemain, on mange des huitres sur le port de Cancale, on finit encore dans une crêperie, on tente de communiquer avec la population locale (surtout avec ceux qui ont un chien), et on va voir la mer, une dernière fois.


L'AX goûte à l'immensité...


... et aux huitres de Cancale


Après la baie du Mont-Saint-Michel, le retour c'est une autre paire de Manche !

Nasty Salmon (et dernier jeu de mots by Vinjo)

Chevilly-Larue : une ville sous haute tension

dimanche 6 février 2011

Adieu Saint-Cyr et sa lumière poétique !

La Botte, Vinjo, un panneau...

L'AX chope de la cougard

A la ferme des Tourelles,
rencontre avec trois vieilles filles...

...même une rouge.
Elles ont flashé sur le gris métallisé.

Faut dire que l'AX peut encore
grimper des pentes raides.
Ca en jette ! 

De l'effet frontière en Île de France : Saint-Cyr-sous-Dourdan, entre rupture sociale et continuité historique

A l'observateur perspicace de la Petite France, il n'aura pas échappé que bien souvent les limites entre deux départements peuvent sembler illusoires, artificielles, comme tracées par la main d'un fonctionnaire étourdi voire, au mieux, désintéressé. Pour autant, le trait discontinu qui sépare sur les cartes administratives les Yvelines de l'Essonne ne nous a jamais semblé aussi matériel que lors de cette visite à Saint-Cyr-sous-Dourdan.

Mais tout d'abord, prenons le temps de découvrir ensemble cette commune de 1002 habitants. Depuis Bourg-la-Reine, suivons le cours de l'Aquitaine, la route nationale 20. Avant Arpajon, empruntons la D27, petite route de charmante qui serpente le long de la rousse Rémarde. Le voyageur prendra alors le temps d'admirer les paysages mirifiques de l'Hurepoix en traversant les Grands Bois du Marais ou les brouillards du Val-Saint-Germain.

Le château du Marais sur la D27

Après ce plaisant voyage, nous entrons dans notre commune du jour, Saint-Cyr-sous-Dourdan. Délicieuse ambiance médiévale. Des fermes fortifiées, comme celle des Tourelles, le vieux château classé de Bandeville, mais surtout, l'église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette.

La ferme des Tourelles

L'église classée de Saint-Cyr-Sous-Dourdan

A Saint-Cyr, il n'est pas rare que les quinquagénaires soient pris d'une douce mélancolie. Des images, mirages subliminaux, persistent sur leur rétine. Un poney qui galope follement, un gai bambin de 6 ans qui louche en bavant, une école dépoussiérée qui sent bon l'encre et le buvard... Et oui, Saint-Cyr est le lieu du tournage du fameux feuilleton des années 1960, diffusé sur l'ORTF, Polly et le mystère du château.


Décidément, les voies de l'AX semblent impénétrables. Après le petit village de Boutigny, en Seine-et-Marne, où un parcours est dédiée aux amateurs de cycles crottés, Saint-Cyr témoigne à nouveau de l'art de vivre à la francilienne, où BMX et grande musique trouvent un terrain d'entente :



Et donc à Saint-Cyr, enfin juste à côté, serpente la frontière entre les Yvelines et l'Essonne. Cette limite imaginée se matérialise dans les deux-fois quatre voies de l'autoroute A10. Deux mondes s'y toisent sans jamais se mélanger. La bourgeoisie laborieuse des Yvelines jette un regard condescendant sur le prolétariat des assistés de l'Essonne. Si parfois elle consent à traverser l'Aquitaine, c'est pour se rendre à Saint-Cyr, ou dans une quelconque autre poche de résistance des friqués dans la vallée de la Rémarde. Saint-Cyr est donc une ville d'histoire, qui s'inscrit dans la continuité de celle de l'Hurepoix (pour rappel, ce nom signifie peut-être "la contrée des gens aux poils hérissés") essonnienne, des grandes heures du biclou et des feuilletons de l'ORTF. Elle s'inscrit pourtant aujourd'hui comme un avant-poste des Yvelines, peuplé de cadres sup adeptes du retour à la terre en restant à moins de 25 minutes de Paris. Saint-Cyr, entre une colonie yvelinoise et un terroir essonnien.

samedi 5 février 2011

De Boutigny à la Venise briarde

Comme chacun le sait, la Seine-et-Marne est l'un des fleurons de la République Française. Bien qu'intégrés de force à cette Île-de-France pour laquelle ils n'ont que mépris et qui ne leur a apporté qu'un colonialisme incarné par, en vrac, le TGV, Disney, la merdique ville nouvelle de Marne-la-Vallée, les cités dortoirs, l'alphabétisation et l'eau courante, les Briards ont su garder toute leur authenticité.
C'est peut-être d'ailleurs pour cela qu'ils continuent à résister tant bien que mal aux velléités d'imposition d'un hygiénisme qui s'accorde mal aux moeurs fromagères, ce qui explique que ce département soit la lanterne rouge de l'Île-de-France pour l'espérance de vie, comme on peut le lire sur le blog de Claye-Souilly. Évidemment, par "lanterne rouge", il ne faut pas entendre "élite éclairée du prolétariat en lutte pour des lendemains qui chantent via l'appropriation collective des moyens de production".

C'est donc cette authenticité qu'allaient explorer, une fois de plus, l'AX et ses aventuriers, chevaliers des temps modernes, qui n'hésitent pas à braver tous les dangers pour enfin faire connaître à la civilisation les coins les plus reculés des contrées les plus barbares. En l'occurrence, Excel a sélectionné Boutigny. Attention, il ne faut pas confondre la merveilleuse Boutigny (77) avec l'infâme Boutigny-en-Essonne qui a été ainsi rebaptisée précisément pour ne pas la confondre avec la précédente et dont le site internet a vraisemblablement été réalisé par un daltonien neurasthénique.


Il veut certainement parler de Boutigny, dans l'Essonne

Boutigny est réputée, parmi les peuplades qui côtoient parfois les Boutignaciens et plus rarement parmi les trafiquants d'armes Ouzbeks, pour son golf. Tout un programme. C'est donc vers cette destination improbable que se sont dirigés nos héros par une belle journée d'automne. Ils avaient pris soin de s'accompagner d'un autochtone briardophone (votre serviteur) susceptible d'amadouer les indigènes qui peuvent parfois se montrer agressifs envers les étrangers et pour lesquels "étrangers" recouvre globalement tous ceux qui vivent au-delà de Crécy-la-Chapelle, Rozay-en-Brie, Lizy-sur-Ourcq ou La Ferté-Gaucher.

Notre périple débuta par une aimable rencontre avec la Douane volante qui apprécia particulièrement de découvrir dans l'AX des canettes de bière vides, un drapeau albanais et une épée en plastique (contrefaçon chinoise mais les douaniers n'y ont vu que du feu). Après une fouille au corps sommaire, nous pûmes repartir sur les belles routes seine-et-marnaises.

La visite de Boutigny se déroula sans heurts. Les habitants étaient largement calfeutrés chez eux, probablement à cause du Mildiou, de l'épidémie de choléra et des superstitions locales qui interdisent de sortir de son domicile le week-end sous peine de se faire enlever par des elfes satanistes alliés aux extra-terrestres (on l'ignore trop souvent, la Seine-et-Marne accueille une forte communauté de Témoins de Jéhovah).
Boutigny semble être parvenue, depuis le XVIIIème siècle, à éviter le développement démographique, de même que le développement économique, ce qui lui permet de garder aujourd'hui encore un charme médiéval malgré ses 842 habitants.
Nous prîmes de petits chemins qui nous menèrent de part et d'autre du village jusqu'à un lieu étrange où les jeunes Boutignaciens viennent profiter pleinement de leurs plus belles années : le terrain de vélocross.



Assez rapidement, nous repartîmes afin de visiter la belle ville qu'on appelle (lorsqu'on y habite, et encore, probablement pas tout le monde) la Venise briarde : Crécy-la-Chapelle. Le rapprochement avec Venise est, disons-le tout net, pour le moins audacieux. Certes, le Grand Morin traverse la ville en se divisant en plusieurs segments. Certes, on y trouve en conséquence de nombreux ponts. Mais la comparaison s'arrête là. Si le Morin se prête à la navigabilité d'embarcations très légères (barques à rames, kayaks,...), on n'y voit guère de gondoles et les Créçois, lorsqu'ils se déplacent, ce qu'ils évitent le plus possible, préfèrent éviter les voies d'eau.
Notons tout de même la présence remarquable à Crécy-la-Chapelle d'un bar où l'on peut trouver de la bière et d'un restaurant chinois où l'on trouve des plats chinois.

Après un débat houleux (une partie de nos héros voulait retourner derechef vers la civilisation), l'AX a finalement pris la route de Saint-Rémy-de-la-Vanne pour profiter de l'hospitalité locale et déguster quelques breuvages industriels à base de houblon devant un bon feu de bois avant de rentrer sur la capitale.

A noter que ce voyage n'aurait pas eu autant de sel s'il ne s'était pas déroulé en période de pénurie de carburant en raison de la révolte de la populace contre les justes mesures du gouvernement visant à le faire travailler plus vieux pour mourir plus jeune.

mercredi 2 février 2011

Les vacances de l'AX - Dernier acte : Interminable ligne droite

Le Nord du Loir-et-Cher n'était qu'un simple avertissement.
Par respect pour nos lecteurs, nous avons choisi de condenser le récit de cette fin de ligne droite qui nous a fait découvrir un bout du Loiret, de l'Eure-et-Loir, de l'Essonne et des Hauts-de-Seine (de nuit pour ces deux derniers départements dont la découverte est de toute façon assurée par le projet IDFAX).

Disons que les photos vont parler d'elles-mêmes :


Village typiquement euh... beauceron




A Gommerville, Eure-et-Loir, Paris (2 211 000 habitants) est fléché au même titre que Pussay (1 847 habitants). On appelle cela la République.

Je crois que nous arrivons mon vieux Milou...


Bilan de cette fin de parcours :
- eh bé putain que c'est moche
- Aucun souvenir ramené faute de commerce ouvert et/ou de spécialité crédible
- Villes et villages traversés :
Charsonville, Epieds-en-Beauce, Tournoisis, Patay et Rouvray-Sainte-Croix pour le Loiret
Terminiers, Loigny-la-Bataille, Tillay-le-Péneux, Allaines-Mervilliers, Trancrainville, Neuvy-en-Beauce, Mérouville et Gommerville pour l'Eure-et-Loir
Congerville-Thionville, Mérobert, Plessis-St-Benoist, Richarville, Les Granges le Roi, Le Val Saint Germain, Vaugrigneuse, Briis-sous-Forges, Janvry, Les Ulis et Massy pour l'Essonne
Antony et Bourg-la-Reine pour les Hauts-de-Seine

Un grand merci à BL, BL et NA pour le bon petit repas à Bourg-la-Reine.
A bientôt pour du tourisme aléatoire en Ile-de-France, l'AX a désormais repris le chemin du bureau !

mardi 1 février 2011

Les vacances de l'AX - Acte 6 : Loir-et-Cher et schizophrénie

Le psy de Bois d'Ar m'a dit que j'étais schizophrénique... Oui car voilà, j'ai traversé le Loir-et-Cher.
Pourtant au début tout allait bien. Nous avons bien été accueilli par Laurent Benoist, puisque visiblement il n'était pas en train de mettre à jour son blog (ah pardon en fait il a un site Internet très complet ici). Le domaine du vieil orme, qui intègrera prochainement et si Dieu veut l'AOC Touraine-Chenonceaux, accueille sans chichis un visiteur, même solitaire, barbu et en AX.
En voilà de bons souvenirs du Loir-et-Cher : vin blanc, rouge ou rosé, avec ou sans bulles, à prix plutôt doux. Ce département s'annonçait sous les meilleurs auspices.


L'AX fait le plein de souvenirs au Domaine du Vieil Orme

La traversée du Loir-et-Cher nous a aussi offert la plus grande ville de la ligne droite : Blois, ses bords de Loire bucoliques, et ses 50 000 Blésois. Il y a bien longtemps que l'AX n'avait pas croisé pareille foule !

L'AX se repose sur les bords de Loire

Après Blois, tout se dégrade plutôt vite. On croise l'autoroute A10 (tiens on l'avait oubliée celle la), on la longe un peu même, ce qui ne présage rien de bon. Puis soudain... mais où sont passés les arbres ? Où sont passées les collines ? Pourquoi cette architecture grisâtre ?
Ça s'appelle la Beauce nous dit-on, et il va falloir s'y habituer car c'est grand. Tiens, y a plus d'essence... On va voir si le carburant de ce côté ci de la Loire est cher.


Comme un air de Seine-et-Marne


Bilan du Loir-et-Cher :
- Une lente dégradation paysagère et patrimoniale
- Souvenirs ramenés : vin rouge, vin blanc, Crémant rosé
- Villes et villages traversés : Saint-Julien-de-Chédon, Faverolles-sur-Cher, Montrichard, Pontlevoy, Sambin, Monthou-sur-Bièvre, Les Montils, Chailles, Blois, La Chaussée Saint Victor, Villerbon, Mulsans, La Chapelle-Saint-Martin, Villexanton, Talcy, Concriers, Lorges, Villermain, Ouzouër-le-Marché
- 1 radar franchi avec brio dans une ligne droite de la Beauce, bravo à l'AX pour son civisme
- Traversée du Cher, de la Loire et de l'A10

lundi 31 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 5 : Aimable Touraine

J'aurais aimé vous conter à quel point l'Indre-et-Loire fut un supplice à traverser. A quel point on sent bien qu'on approche de Paris et que l'on s'éloigne de la Gironde, et que franchement ça devient indécent la laideur du paysage sous de telles latitudes.
Bon, patientez un peu, ce genre de discours arrivera bientôt. Mais je dois avouer que cela ne concerne pas l'Indre-et-Loire, ou la Touraine pour qui n'aime pas les appellations républicaines manquant cruellement de poésie.
Dès les premiers tours de roue, le pare-brise de l'AX subit quelques timides rayons de soleil, une sensation inconnue depuis la Route de la Corniche (cf. Acte 1 de l'épopée).
Le premier village tourangeau se profile, légèrement perché au-dessus de la vallée de la Creuse : Chambon. Le suivant, Chaumussay, est encore plus charmant. La laideur graphique du site Internet consacré à cette commune ne rend d'ailleurs pas hommage à la beauté de ce petit coin de France éternelle, que l'on gardera en mémoire comme étant un des plus beaux endroits de la ligne droite. Après Chaumussay, pour quitter la vallée de la Claise, autre superlatif : la côté la plus pentue gravie par l'AX, oui pire encore que le Col des Sarrazins quelques kilomètres plus tôt.


Loches, jolie petite ville qui mériterait presque d'être en Aquitaine.


Loches, 6 000 habitants, un statut de sous-préfecture et une vieille cité médiévale perchée. Largement de quoi mériter un arrêt prolongé, agréable. Les commerçants lochois sont de plus sympathiques et semblent plutôt contents qu'un estranger s'intéresse aux rillons de Touraine, ainsi qu'à leur fromage de chèvre.
Et puis à Loches, c'est l'opticien qui l'affirme : la 2ème paire est gratuite !

Après Loches, la Touraine continue à nous égrener ses clichés de douce France : vignobles, forêts, petits vallons, habitat troglodytique, et un joli petit château.

Il ne manque plus que Germaine.

Bilan de l'Indre-et-Loire :
- Souvenirs ramenés : des rillons de Touraine, du fromage de chèvre du Petit-Pressigny (village de la ligne droite), du vin rouge.
- Villes et villages traversés : Chambon, Chaumussay, Le Petit-Pressigny, La Celle-Guénand, Betz-le-Château, Saint-Senoch, Loches, Genillé, Le Liège
- Principal franchissement : l'Indre

jeudi 27 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 4 : Vienni, Vidi, Vici

La ligne droite de nuit perdant de son sens, il est temps de penser à trouver une auberge pour se reposer. De plus le seuil du Poitou menace selon divers médias de faire des siennes en glissant une pellicule de verglas sous les roues de l'AX. Quant à la pluie qui tombe depuis que nous avons quitté la Charente, elle s'épaissit au fil des kilomètres, oui vraiment il faut s'arrêter.
Seul hic : bien peu d'hôtel poitevins semblent s'être stratégiquement établis sur la ligne droite entre Bordeaux et Paris. Triste époque où on n'aime pas les choses simples.
Civray : rien.
Gençay : rien.
Quand soudain, au détour d'une ligne droite, apparaît ceci :

Chauvigny, oasis au milieu du désert poitevin

Las Vegas ? Presque. Chauvigny, 6 000 habitants, un château médiéval, et une dizaine d'hôtels. Y en a même un qui est ouvert, ça tombe bien. Nous voici au Chalet Fleuri, qui ferait bien de revoir sa phrase d'accroche "Au coeur de la cité médiévale" tant cet hôtel pourrait difficilement être plus périphérique. C'est un peu comme réserver au Formule 1 du Blanc-Mesnil si on cherche un hôtel près de Notre-Dame. Nous pardonnons néanmoins ce mensonge, car cet hôtel permet de cesser de rouler de nuit, pratique totalement contraire à l'éthique de la ligne droite.
Allez, et puis tout de même. Le Chalet Fleuri c'est une bâtisse qui n'est pas un chalet et n'est pas spécialement fleurie, mais en tout cas c'est bien confortable et on ne paye que 40€ la nuit. En plus, si vous y dormez un 1er janvier au soir après avoir découvert que tous les restaurants, pizzerias, kebabs et autres snacks de la ville étaient fermés, on vous active la cuisine exprès pour vous préparer d'excellentes Torti au beurre avec du jambon blanc et une salade. Il vous en coûtera 10€.


On ne peut pas dire qu'il n'y a pas un chat à Chauvigny un jour férié

Le lendemain matin au réveil, bonne surprise : le jour se lève aussi de ce côté ci du seuil du Poitou. Cela nous donne le loisir de découvrir Chauvigny de jour, avant de reprendre la route. Au vu des superbissimes panoramas, on regrette vraiment d'avoir du rouler de nuit. Jugez plutôt :


Dans le Poitou, la ligne droite nous offre néanmoins, outre une étude approfondie du phénomène du brouillard, différents loisirs :
- des chasseurs
- une abbaye cistercienne
- un café ouvert à Pleumartin

Pleumartin devenant dangereusement proche du département suivant, il est temps de penser à ramener un souvenir de la Vienne.
Moi, au gérant du PMU : Excusez-moi, quelle est la spécialité de la Vienne ?
Lui, perplexe : une spécialité ? Bah allez en Vendée, la bas ils ont de la brioche...
Un client : ah oui nous dans la Vienne on n'a rien
Un autre : y a pas le tourteau fromager ?
Le gérant : ah non j'crois pas

Viennois et Viennoises, arrêtez moi tout de suite ce chauvinisme exacerbé, c'est gênant !

Heureusement pour nous, juste avant de franchir la limite départementale, dans cette pharmacie à ciel ouvert qu'est La Roche Posay, on trouve un Super U. Et dans le Super U, on trouve quelques spécialités de la Vienne : fromage de chèvre bio et terrine de canard poitevine.

Une fois franchi le terrible Col des Sarrazins, que nous ne sommes d'ailleurs pas les premiers amateurs de ligne droite à franchir, regardez donc ici, nous pouvons redescendre vers la vallée de la Creuse et filer en Touraine.

Vienni, vidi, vici.


Les hautes cimes du Poitou


Bilan viennois :

- un département sans spécialité ?
- Souvenirs raménes : terrine de canard, fromage de chèvre
- Villes et villages traversés : Lizant, Civray, Sommières-du-Clain, La Ferrière-Airoux, Gençay, Saint-Maurice-la-Clouère, Vernon, Fleuré, Tercé, Pouillé, Chauvigny, Pleumartin, La Roche Posay
- Principaux franchissements : la fin du seuil du Poitou, la Charente pour la 5ème fois, la Vienne et la Creuse

mardi 25 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 3 : Charente dans le vif du sujet

Passé Chevanceaux, nous voici désormais en Charente-non-Maritime, et ce pour un petit bout de temps vu l'orientation Sud-Nord de ce département.
Première ville (et dernière avant un petit bout de temps de cette taille) du parcours : Barbezieux et ses 5 000 barbeziliens. La marge de tolérance eut accepté que nous prenions la rocade, néanmoins la traversée du centre ville est plus règlementaire. De plus il est près de 14h, et Barbezieux constitue la dernière chance de se restaurer. Une boulangerie ouverte ne fait pas de sandwiches, mais nous oriente vers Chez Fatima, qui paraît-il est tout le temps ouverte. "La seule fois qu'elle a fermé c'est parce qu'elle allait à la communion de son petit-fils", me dit la boulangère barbezilienne (aucun lien avec Didier). En effet. Pas de communion en ce 1er janvier, donc Fatima a ouvert sa boutique. Il y a même des clients. En revanche Fatima ne prépare pas de sandwiches, il faut se contenter de cette infâme marque triangulaire. "Bah quoi c'est mangeable non ?" me fait Fatima en voyant ma moue. C'est ce qu'on va voir... Fatima vend également du vin de pays des Charentes, plus précisément de Guimps soit précisément à 7km de la ligne droite. J'achète.
Merci Fatima d'avoir un tel sens du commerce pour ouvrir un 1er janvier. La ligne droite peut continuer.


Chez Fatima, c'est pas bon mais au moins c'est ouvert.


Après Barbezieux, des travaux sur la RN10 nous empêchent de suivre la ligne droite. Nous sommes obligés de faire un crochet pour rallier Châteauneuf-sur-Charente. Le paysage est désormais viticole, Cognac n'est pas loin.


L'AX musarde dans les vignobles cognaçais

Châteauneuf-sur-Charente, Hiersac, Asnières non pas sur Seine mais sur Nouère, Marsac, Montignac-Charente... Les villages se suivent, ne se ressemblent pas, et sont dans l'ensemble jolis malgré une météo toujours lugubre.

Petit évènement entre Saint-Amant-de-Boixe et Mansle : nous passons au-dessus de la ligne TGV. Celle-ci était jusqu'à présent trop à l'Est pour aller chercher Angoulême, la voici désormais trop à l'Ouest pour desservir Poitiers.


Contrairement aux apparences, le TGV ne va pas en ligne droite.

Après Mansle, la ligne droite nous autorise à prendre 10 kilomètres de 4 voies vers le Nord, jusqu'au lieu-dit Les Nègres, qui aura le prix du carrefour le plus dangereux du parcours. Vu sa configuration on n'est pas loin d'imaginer qu'il fait partie d'un plan machiavélique pour mettre en oeuvre discrétos un génocide charentais.

Si on survit au Carrefour des Nègres, on peut alors arriver à Verteuil-sur-Charente et à son "Beer Garden". Par un temps plus clément on se jetterait bien une petite binouze au bord de la Charente, dans ce fort joli village aux ruelles pentues. Mais mais, qu'est-ce qu'il caille !!
Nous venons en fait sans nous en apercevoir d'attaquer une frontière bien plus structurante que ne peut l'être un check-point de la Bande de Gaza : nous commençons à escalader le terrifiant seuil du Poitou. Voici une capture d'écran des températures maximales du jour (merci à Météociel et éloignez les enfants) :


Bon on ne voit rien, mais on a perdu 7° entre Etauliers et Verteuil-sur-Charente

Ce très méchant seuil du Poitou est une limite géologique, hydrologique, et à l'occasion également climatique. Vous trouverez plein d'informations sur ce salopard ici.

Pour qui parvient à faire abstraction de ce désagrément, le Nord de la Charente a tout d'une terre de bien-vivre, avec ses aimables collines, ses hameaux nichés, sa verdure rassurante, et ses Anglais qui rachètent tout.
Wikipedia nous apprend que nous ne sommes pas les premiers amateurs de ligne droite à visiter Verteuil-sur-Charente :

« À plusieurs époques d'illustres personnages reçurent l'hospitalité à Verteuil : le roi François Ier ayant autorisé l'empereur Charles Quint à traverser la France, ce dernier s'arrêta au château de Verteuil, où il fut l'hôte d'Anne de Polignac, veuve du comte François II; il fut extrêmement satisfait de la réception qui lui avait été faite. En 1616, à son retour de Bordeaux, le roi Louis XIII logea également au château de Verteuil, avec les reines Anne d'Autriche, sa femme et Marie de Médicis, sa mère. »

Ce 1er janvier, nous n'avons pas croisé Alain Juppé en train de prospecter pour un gîte d'étape.

La dernière commune charentaise traversée avant de passer dans la Vienne ne sera pas la plus désagréable : Bioussac, 230 habitants, et une distinction régionale pour la qualité de ses sols. Egalement un bar ouvert avec un feu de cheminée (rappelons que plus nous avançons, plus le Seuil du Poitou se montre agressif), des ressortissants britanniques qui jouent aux cartes, et du Pineau des Charentes à vendre.
"- Il vient d'où votre Pineau ?
- Des Charentes"
C'est qu'on sait bien renseigner le visiteur à Bioussac ! Le deuxième souvenir charentais est en poche.
Dans le bar de Bioussac, on sait que le Pineau des Charentes vient des Charentes, mais en revanche on est un peu schizophrène quand il s'agit de choisir une équipe de foot à soutenir.
A ma gauche : une bannière flambant neuve de l'OM.
A ma droite : une vieille écharpe Marine et Blanc proclamant "Bordeaux, à jamais à tes côtés". Cette écharpe constituera la dernière trace de clairvoyance du périple.
Et Nicolas Wisser, le bourgmestre de Bioussac, qui supporte-t-il ? Nous n'avons malheureusement pas eu l'opportunité de discuter avec ce maraîcher biologique, acteur à ses heures perdues.
Pour ne pas souiller les carottes de Nicolas, l'AX s'en va cracher son Sans Plomb 95 ailleurs. Ad Vienne que pourra.


A Bioussac, la coutume est de lécher le sol lorsque l'on est malade.



Bilan charentais :
- "C'est pas si moche en fait". C'est même joli.
- Souvenirs ramenés : une bouteille de vin blanc de Guimps, une bouteille de Pineau des Charentes des Charentes
- Villes et villages traversés : Barbezieux-Saint-Hilaire, Châteauneuf-sur-Charente, Hiersac, Asnières-sur-Nouère, Marsac, Montignac-Charente, Saint-Amant-de-Boixe, Mansle, Verteuil-sur-Charente, Bioussac.
- Principaux franchissements : la Charente à quatre reprises, le début du seuil du Poitou.


jeudi 20 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 2 : Courte incursion en Charente-Maritime

La Charente-Maritime a conquis de façon inexplicable une langue de terre vers le Sud-Est qu'il nous faut traverser


La Charente-Maritime, département impérialiste par excellence, empêche par sa forme digne d'une obscure République d'Asie Centrale tout contact entre la Gironde et la Charente. Nous pouvons rapprocher cette situation de celle de l'Erythrée qui barre tout accès maritime à l'Ethiopie. Actuellement le front de Haute-Saintonge est plutôt calme, et il n'y a pas de pont aérien entre Bordeaux et Angoulême. Il faut dire que l'embargo girondin vis-à-vis de tout produit charentais (i.e. l'huile de tournesol) ne facilite pas non plus les échanges.

Pas de contrôle aux frontières, ni même de panneau ou borne : l'AX peut pénétrer en territoire maritimo-charentais (que celui ou celle qui connait le gentilé exact de ce département se manifeste) avec confiance et détermination, et par la même occasion en Région Poitou-Charentes.

Paradoxalement, l'air s'y fait plus méridional que lors des kilomètres précédents, grâce à un paysage de lande que l'on ne renierait pas du côté de Pissos ou de Labouheyre : sols sableux, pins maritimes, crastes et accès pompiers quadrillent le paysage de façon disciplinée.
C'est un leurre. Quelques kilomètres après Corignac le mirage landais disparaît, pour faire place à un paysage agricole vallonné et à un brouillard toujours plus épais.
Michel Cardoze lui-même ne s'y est pas trompé : lui qui en Haute-Gironde nous comptait encore de sa voix chantante l'épopée des grands navigateurs basques sur Sud Radio ne parvient plus à s'exprimer en ces terres inconnues. Sa voix se brouille, il hésite, il tremble. Après Chepniers il est trop tard, la fonction RDS ne peut plus rien pour lui. Trop au Nord. Adieu Michel, tu dois laisser la place à une célébrité charentaise.

Aparté : qui est capable de me citer une célébrité charentaise ?

Consolation : c'est en Charente-Maritime que nous renouons afin avec la ligne droite, avec LE parcours homologué Bordeaux-Paris. Pour rappel nous étions jusqu'à présent à l'Ouest de celle-ci. A Chevanceaux, dernier village avant la Charente sur la RN10, la jonction est faite. Le bourgmestre de Chevanceaux (Gilbert Festal, si tu nous lis...) a-t-il été prévenu de notre passage ? Toujours est-il que l'avenue principale de Chevanceaux s'appelle Avenue de Paris. Nous apprécions. En guise de remerciement nous retirons un peu d'argent dans un distributeur du bourg. La monnaie de la Charente-Maritime est l'euro.

La bien-nommée Avenue de Paris à Chevanceaux


Bilan de la Charente-Maritime :

- la traversée de département la plus courte (environ 15 kilomètres)

- 3 villages traversés : Corignac, Chepniers et Chevanceaux
- Aucun commerce ouvert = aucun souvenir ramené (mais que fait le MEDEF 17 ?)
- Traversée de la plus grande intercommunalité de France : La Communauté de Communes de la Haute-Saintonge avec ses 123 communes

mercredi 19 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 1 : Haute-Gironde, cruel destin



La ligne droite dans sa partie girondine est peu joueuse : l'autoroute A10 dans sa partie gratuite (i.e. de Bordeaux à Saint-André-de-Cubzac) puis la RN10 à 4 voies direction Angoulême font partie de la marge de tolérance de la ligne droite (rendons ici hommage à l'esprit pratique de nos aménageurs d'antan).
La traversée de la mère-patrie eut donc été rapide sans un évènement imprévu : un réveillon organisé en Haute-Gironde, plus précisément à Etauliers à 60 kilomètres au Nord de Bordeaux. Un bref conciliabule avec le comité de pilotage du projet valide cette entorse à la règle préalablement fixée : tant pis pour la ligne droite en Gironde, cela serait trop bête de devoir faire demi-tour et donc de perdre du temps et de gaspiller de l'essence.

Départ le 31 décembre en fin d'après-midi. Journée plus que clémente sur la plus belle ville du monde : température très douce et soleil franc. Le départ se fait dans une ambiance printanière qui n'incite pas à franchir le 45ème parallèle.


L'AX quitte ses racines un temps retrouvées


Ne nous appesantissons pas sur ce trajet Gradignan-Etauliers qui n'est guère règlementaire au regard du projet. Retenons simplement que la Route de la Corniche est superbe pour quiconque aime les paysages industrialo-champêtres, et ce particulièrement sous un soleil hivernal déclinant.

A Etauliers, on retiendra que le sort a fait pousser un lotissement de maisons de fonction d'agents EDF (la centrale nucléaire du Blayais est proche) au lieu-dit "Les Prises".

C'est cet endroit insolite qui nous servira de point de départ le lendemain vers 13h du matin, après une nuit festive sur l'estuaire. Il s'agit dès lors de retrouver son sérieux et de filer vers l'Est pour regagner la ligne droite : l'AX roule en Haute-Gironde, dans le pays gabay (partie non-occitane de la Gironde). Cette partie méconnue du plus grand département de France métropolitaine, loin de Bordeaux et des sites touristiques emblématiques, ne manque pas de charme, et fait penser à une synthèse entre Gironde et Charentes. Ici la Gironde est charentisée, à moins que l'on ne se trouve dans une Charente accidentellement située en Gironde : la pierre y est moins jaune que plus au Sud, et l'accent y est plat si l'on en croit l'unique autochtone rencontre (un viticulteur de Reignac ne ponctuant pas ses phrases par des "angculé" ou des "té" comme cela est de mise 50 kilomètres plus bas).

La Haute-Gironde, bombe à retardement ? Le Kosovo du Sud-Ouest ? Nous, Gascons, dans le rôle des Serbes majoritaires, et eux, Gavaches, dans le rôle de la minorité albanaise non reconnue ? Alain Rousset et Philippe Madrelle bientôt jugés à la Cour Pénale Internationale de La Haye ? Une ligne de démarcation à la citadelle de Blaye comme à Mitrovica ?

Comment ne pas songer à cela en ce premier jour de 2011 un peu fantomatique tandis que l'AX file à travers ces villages peuplés de minoritaires que sont Reignac et Donnezac ?


La Haute-Gironde, une terre qui ne nous dit rien qui vaille.


L'ambiance est lugubre, les idées noires s'accumulent. Vivement la Charente-Maritime... Ciel, je blasphème !


Bilan girondin :
- 77 kilomètres parcourus au soleil couchant entre Gradignan et Etauliers, avec deux passagers à bord, sans respecter la règle de la ligne droite mais pour la bonne cause. Une traversée de la Haute-Gironde sous le brouillard, pour aller récupérer la ligne droite.
- Souvenir ramené : des canelés B********** achetés le matin même à Bordeaux.
- Villes et villages traversés : Gradignan, Saint-André-de-Cubzac, Saint-Gervais, Prignac, Bourg-sur-Gironde, Saint-Seurin-de-Bourg, Bayon-sur-Gironde, Gauriac, Plassac, Cars, Etauliers, Reignac, Donnezac.

- Principaux franchissements : Garonne, Dordogne, 45ème parallèle.


mardi 18 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Avant propos

Pour les fêtes de fin d'année, l'AX est allée se reposer sur ses belles terres du Sud-Ouest. Cela n'a pas été de tout repos, et l'A20 verglacée au Nord de Limoges aura même imposé à la vaillante automobile un réveillon de Noël sur une aire d'autoroute (mes salutations à tous les carambolés de Boismandé).

Pas refroidie (huhuhu) par cette expérience, bien au contraire, l'AX a tenu à vous faire partager son trajet retour de Bordeaux à Paris à sa manière.

Bordeaux-Paris. Trajet vu et revu par tous les déracinés aquitains, parcouru maintes fois à chaque saison. Toujours la même émotion sur feu la passerelle Eiffel, lorsque l'on voit la flèche Saint-Michel se dresser dans le ciel, toujours le même blues en arrivant dans les tunnels franciliens qui font mal aux oreilles.
Ça c'est pour le TGV : 3h de trajet pour les plus rapides, 4h pour celui du vendredi et du dimanche qui s'arrête à toutes les gares, 3h20 à 3h30 pour la plupart d'entre eux via Angoulême et Poitiers.
La navette Air France propose également le trajet 15 fois par jour, entre Mérignac et Orly.
Reste encore l'A10 : selon ViaMichelin cela fait 586 kilomètres et 5h22 de parcours, moyennant 52,51€ de carburant et 50,90€ de péage.

Dans tous les cas ce trajet Bordeaux-Paris se conçoit comme un tunnel reliant la capitale gasconne à la capitale-tout-court. Rien d'excitant par la vitre du TGV ? Rien de mirifique de part et d'autre de l'A10 ? Et si ? Et si les Charentes étaient un petit paradis sur Terre ? Et si le Poitou regorgeait de trésors inouïs ? Et si la Touraine valait les Maldives ? Une seule façon de le savoir : vérifier. Ces vacances de l'AX sont un hommage à la ruralité française, un éloge de la lenteur et de la découverte.

Une contrainte : suivre le plus près possible la ligne droite entre Bordeaux et Paris.
Une méthode : l'outil "Règle" sur Google Earth, et sa transposition sur ViaMichelin.
Un objectif : tel Astérix et Obélix lors de leur Tour de Gaule, ramener une spécialité par contrée traversée afin d'organiser un somptueux banquet à la gloire du terroir et du bien-vivre gaulois.

Bonne route petite AX, et garde le cap !


NB : il convient de préciser que l'expédition n'ayant qu'une valeur scientifique faible, la ligne droite a parfois été légèrement malmenée
- En Gironde pour réveillonner à l'Ouest de celle-ci
- Dans le Loir-et-Cher pour aller chercher de l'essence
- En Ile-de-France pour éviter des routes verglacées
- Un peu partout en fonction des possibilités offertes par le réseau routier. Une marge de tolérance de 5 kilomètres de part et d'autre a été fixée.



Itinéraire conseillé et ligne droite.