vendredi 25 décembre 2009
samedi 19 décembre 2009
Saint-Siméon, du siège de Jérusalem aux fromages de la Brie
La Brie n’a jamais été clémente pour nous météorologiquement parlant (souvenez-vous des seaux d’eau qui accompagnaient notre voyage à Beauchery-Saint-Martin), et en ce 13 décembre le froid était particulièrement mordant dans le canton de la Ferté-Gaucher.
Peu importe, la loi d’Excel nous a fait parcourir ce jour là les 76 kilomètres qui séparent Paris des quelques 737 Saint-Siméonais (recensement INSEE 1999), et nous n’avons pas eu à le regretter.
Cela s’engageait pourtant assez mal : l’entrée d’agglomération de Saint-Siméon n’est signalée par aucun panneau, et il nous a fallu nous y prendre à 3 reprises avant de pouvoir enfin accomplir la traditionnelle photo-panneau. Il y a là un mystère à éclaircir : est-ce le bourgmestre Guy Simon qui allège le budget local au détriment du folklore français ? Nous n’osons pas y croire, et penchons plutôt pour l’hypothèse d’un collectionneur souhaitant se remémorer de façon concrète l’évacuation des Chrétiens lors du siège de Jérusalem par les Romains en 70, ordonnée par Mister Saint-Siméon himself.
Macedonian Gangsta, nouveau venu dans l'AX, pose avec le 2de Classe Capdevieille autour de l'unique panneau d'entrée d'agglo de Saint-Siméon
Mais revenons un instant dans la vallée du Morin, où se situe l’action. Que faire un dimanche à Saint-Siméon ?
Boire un coup chez Sousou ? « Chez Sousou ramène tes sous » nous a expliqué Christian un peu plus tard, mais la Sousou en question fait encore partie de cette France qui chôme le dimanche et maintient son rideau de fer baissé. Pas de Maredsous chez Sousou donc.
Dans ce cas, aller goûter un bon morceau de Brie à la fromagerie du même nom ? A moins que vous ne préfériez un Bayard Gourmand, un Chevru ou un Chaource ? Si De Gaulle disait que la France est le pays des 365 fromages, il a en revanche omis de préciser que nombre d’entre eux étaient produits dans la Brie. Et une fois affinés 15 jours sur le site tout proche de St-Rémy-de-la-Vanne, les fromages sont envoyés à Saint-Siméon. Mais pour en profiter c’est seulement du lundi au vendredi de 13h30 à 18h ou alors le samedi entre 9h et 12h30. Ceux qui ne sont pas disponibles lors de ces créneaux peuvent néanmoins satisfaire leur curiosité en cliquant sur ce lien :
http://www.atome77.com/articles/161/Gastronomie/Fabrication-Fromages-Brie.htm
En désespoir de cause, le visiteur dominical peut toujours décider d’utiliser le chemin de fer vers Coulommiers, Gretz et Paris à l’Ouest, ou Sézanne à l’Est. Que nenni, la ligne est fermée depuis belle lurette et les trains sont remplacés par d’insipides autocars sans âme. Les nostalgiques de cette belle ligne à voie unique peuvent cependant aller rêvasser ici :
http://gretz.chez-alice.fr/sommaire.htm
Et les optimistes ne manqueront pas de signaler que la réouverture du tronçon fermé entre Coulommiers et Sézanne via Saint-Siméon est inscrite en phase 3 (horizon 2027) du SDRIF (Schéma Directeur de la Région Ile de France). Désenclavement de Saint-Siméon attendu pour les années 2030 donc, à vos agendas !
Non décidément, le dimanche à Saint-Siméon c’est principalement le jour de la promenade d’Orion, accompagnée de son sympathique maître. Parent du Professeur Cabrol, passionné par le Titanic et jamais avare d’un bon mot, Christian nous a trouvé très sympathiques. Et nous lui avons rendu le compliment, sincèrement.
Discuter de tout et de rien sous quelques flocons de neige avec Christian et Orion dans la rue principale de Saint-Siméon fait oublier tous les cafés fermés, fromages non dégustés et trains non empruntés de la journée. Alors pour tout cela, merci Excel, merci l’AX, et merci Christian !
De gauche à droite : Macedonian Gangsta, Orion, Christian et 2de Classe Capdevielle
lundi 30 novembre 2009
Citroën AX et féminité : de l'inconciliable à l'incontournable
Il faut dire que peu d’éléments dans l’AX évoquent un univers un tant soit peu féminin : propreté des plus douteuses, motorisation surpuissante , drapeau albanais accroché au rétroviseur… Pourtant c’est bien le libre arbitre, aiguisé sans doute par une curiosité presque malsaine, qui a poussé Elodie et Marion à accompagner nos trois loubards en goguette à D’Huison Longueville.
Malgré la pluie battante, les filles ne coupent pas à la traditionnelle photo devant le panneau d'entrée d'agglomération...
On s’attendait à des crises d’angoisse sitôt le périph franchi, à des envies frénétiques de shopping au fin fond de la vallée de l’Essonne… mais il faut bien reconnaître que les deux midinettes se sont accommodées sans trop de difficultés du MY 33 spirit, même si on a longtemps cru que Marion allait nous réclamer un Starbucks sur la petite départementale qui serpente entre d’Huison et Longueville.
La perspective d’aller visiter une cressonnière renommée aura finalement suffi à faire le bonheur de ces demoiselles, qui d’ailleurs restent gravées à jamais dans la mémoire collective du canton de la Ferté-Alais. « Y a d’la botte » aura même déclaré un postier local en balade familiale sur la route, faisant là un rapprochement particulièrement flatteur entre nos deux éléments féminins et le cresson, plante locale idolâtrée au plus haut degré (cf. http://idfax.blogspot.com/2009/11/comme-le-cresson-autour-du-roti.html).
Quant à Kimbo, aurait-il eu la même bonhomie à notre égard dans le cadre d’une sortie 100% masculine ? Rien ne permet de le prouver…
Mesdemoiselles, mesdames, nous constatons avec cette expérience réussie que vous pouvez vous acclimater aux conditions de mobilité les plus rudes, et même en redemander. Preuve éclatante : ce savoureux dialogue sur un célèbre réseau social entre deux groupies lilloises prêtes à dilapider leurs maigres revenus pour avoir droit à une petite place à l’arrière du bolide :
Hélène F
Hé, Vincent, le week end prochain je serai à Paris, vous m'emmenerez pour une nouvelle aventure en AX ???????
mardi 24 novembre 2009
Comme le cresson autour du rôti
Le 23 novembre 2009, Béatrice Jérôme, du monde.fr, évoquait la défiance des architectes du Grand Paris vis-à-vis du gouvernement. En effet, le secrétaire d'Etat chargé du développement de la région Capitale, cherche à tenir les architectes éloignés de la définition de son projet. La journaliste rapporte alors avec délectation les propos de Roland Castro, bâtisseur de l'Université de Technologie de Belfort Montbelliard, qui se sent considéré comme "le cresson autour du rôti".
Se sentir comme le cresson autour du rôti. Est-il nécessaire d'avoir déjà eu une expérience in furnus pour saisir la pleine signification de cette locution ? Je ne le pense pas. Nous allons essayer ensemble d'en saisir le sens.
Dans le cas du Grand Paris, il semble que Monsieur Castro, rejoint en cela par Monsieur Nouvel et les autres architectes du comité consultatif, ne souhaite pas que sa présence ne serve qu'à décorer la pièce de maître. Cela nous éclaire sur la vision populaire que l'on a du Cresson: il présente un apport esthétique indéniable, mais il est trop insipide pour occuper une place centrale dans un repas. Voilà pourquoi on n'a jamais fait de cresson Stroganoff, de steak de cresson ou de filet de cresson à la Saint-Louisienne.
Après moult recherches dans une maison de retraite, où des bibliothèques brûlent chaque jour, aucun auguste aïeul ne fut capable de donner une définition valable à cette intrigante expression. Je dois donc me résigner à reconnaître la paternité de ce néologisme adagiaire à Monsieur Castro, et à l'instar de son homonyme, qui, il y a de cela une cinquantaine d'années, signait le populaire Patria o muerte, venceremos, je lui souhaite que le chou autour de la bidoche devienne la devise de D'Huison Longueville.
La petite maison dans le cresson
lundi 23 novembre 2009
Pour qui Essonne le glas
Le cours d'eau, paisible, sépare deux mondes que tout oppose.
A l'Ouest, Etréchy (voir note précédente), terre ineffable, froide, hostile, inutile d'y revenir. A l'Est, les terres sont fertiles, le cresson pousse en abondance, les chevaux ont la taille de poneys. Bienvenue dans le canton de la Ferté-Alais (91590).
Parfois, Kimbo s'énerve.
En haut du tertre, cachées dans la forêt, les ruines d'un château
Mais à Villeconin, il y a aussi le château des pauvres, des amoureux de la nature ou des amateurs de belles pierres. Enfin, un château, c'est vite dit vu ce qu'il en reste. Néanmoins, à suivre le petit sentier sillonnant et gravissant le fameux talus-frontière entre la Beauce et le Hurepoix (le pays dont les habitants ont le poil hérissé, quibus pili horridi), on se sent maître en son royaume, seul au sein de la végétation encore luxuriante de cet étrange mois de novembre. Même si cinq minutes plus tard, réfugiés dans mon Castel avec mon écuyer Vinjo et mon vassal Erevan Fever, nous ne faisions plus les fiers, assourdis par les décharges de fusils émanant des quatre points cardinaux.
Un vieux donjon romantique. Des plantes grimpantes qui déchaussent les vieilles briques. En haut de la colline, ce bastion devait être un point d'observation magnifique au XII° siècle. Et qui sait si un guetteur n'a pas sonné la cloche une journée de 1167 pour prévenir les paysans de la chevauchée sanguinaire d'une horde de barbare déboulant des plaines désolées de la Brie. L'Essonne, terre d'histoire et de traditions.
Blason de l'Hurepoix.
vendredi 20 novembre 2009
Tout in haut de ch'terril
La nostalgie qui les anime régulièrement de localités telles que Bully-les-Mines, Auberchicourt, Dourges, Sallaumines ou encore Loos-en-Gohelle aura été effacée au détour d'un sentier, sur la commune de Villeconin, village de 700 habitants dans l'Essonne et but de notre deuxième périple.
Certes ici les terrils ne tutoyent pas le ciel, et ils ne se sont pas hissés avec autant de sueur...
A Villeconin, les terrils sont en effet composés de navets. Du moins c'est ce que nos trois aventuriers croyaient, s'y connaissant moins bien en légumes qu'en variétés de pâtes...
En fait de navets, il s'agit de betteraves sucrières, au grand dam du 2de classe Capdevielle qui comptait faire une orgie de navets dès la nuit tombée.
Betteraves, navets, charbon ou topinambours, un terril reste un terril... et donc se gravit !
Quelle joie d'observer le canton d'Etréchy dans ce dimanche à la lumière blafarde, du haut de nos navets... On a même cru apercevoir des corons ce jour là, au fond de la vallée de la Renarde...
"Et j'passe mes vacances, tout in haut de ch'terril, j'ai toudi dla chance, je m'cro à Etrechy, mais je ne suis en fait, qu'tout in haut de ch'terril"
Pour les incultes :
http://www.youtube.com/watch?v=9NOBm8Jcl0U
jeudi 19 novembre 2009
mardi 17 novembre 2009
Bulletin de santé de l'AX
N'importe quel quidam ayant eu l'honneur de partir à l'aventure avec l'affirme sans détours : l'AX se porte comme un charme, et elle rend scrupuleusement toute l'affection qu'on lui porte.
De l'affection, cet automobiliste pressé Porte de Champerret en a singulièrement manqué. Un dépassement hasardeux, et voilà qu'il cogne le pare-chocs de l'AX.
"La douleur est la noblesse unique" se plaît à affirmer la fougueuse automobile, juste d'avant d'embarquer pour une escapade dans le Nord-Pas-de-Calais avec Capdevielle et Vinjo à son bord afin de déménager son énième meuble.
La traversée des champs de betterave en Picardie aura malheureusement engendré quelques complications. L'AX a donc été emmené en clinique sur une aire d'autoroute, où Vinjo a effectué des soins palliatifs de qualité. Cette vilaine blessure n'est plus qu'un mauvais souvenir, et les bandages n'empêchent en aucun cas la vaillante auto de voir du pays.
Illustration : même blessée, l'AX ne refuse jamais une sortie dominicale. Pour la plus grande joie du 2de classe Capdevielle ici à l'arrière !
Premier voyage : Beauchery-Saint-Martin (77). Le trajet.
Wikipedia ne nous fait pas mentir : « Beton Bazoches est un village d'environ 750 habitants, traversé par la rivière Aubetin et par la route nationale 4, qui relie Paris et Strasbourg via Nancy et Vitry-le-François.
À égale distance de Provins et de Coulommiers (18 kilomètres), dernier village traversé par la Nationale 4 avant l'arrivée dans l'agglomération parisienne, Beton-Bazoches est un village briard aux nombreuses richesses culturelles et touristiques. »
En ce dimanche de Toussaint, les charmes de Béton-Bazoches laissent de marbre Vinjo et Erevan Fever. Quant à 2de classe Capdevielle, il a choisi de s’évader de la réalité en s’endormant à poings fermés. Sûrement une marque de mécontentement suite au brouillage des ondes en pleine émission de radio libre confessionnelle. Il faut dire que Capdevielle est bougon. A midi, il n'a pu engloutir que deux boeufs et trois agneaux. Il commence à avoir faim.
Nous arrivons finalement à destination, proches de l’euphorie. Excel aura été taquin pour cette première sortie ; 116 kilomètres, il aurait difficilement pu nous envoyer plus loin.
lundi 16 novembre 2009
Etrechy, morne plaine
samedi 14 novembre 2009
Quelques statistiques sur nos périples
Nous retiendrons ainsi pour nos périples que la région Ile-de-France, hors Paris, est composée de 1280 communes.
Le département le plus généreux en communes est la Seine-et-Marne, ce qui est en rapport avec son ampleur géographique. Excel a ainsi 40,16% de chance de nous envoyer dans une des 514 communes de Seine-et-Marne. A contrario, nous avons seulement 2,81% de chances d'aller dans une des 36 communes des Hauts-de-Seine.
Entre ces deux extrêmes, nous avons 3,13% de chances de nous rendre en Seine-Saint-Denis, 3,67% dans le Val-de-Marne, 14,45% dans le Val d'Oise, 15,31% dans l'Essonne, et 20,47% dans les Yvelines.
Si vous avez une aversion profonde envers la Seine-et-Marne, il est donc inutile de suivre nos aventures.
Ajoutons également que notre façon de procéder avantage grandement les communes rurales, puisque nul n'ignore que le découpage communal n'a aucun rapport avec la densité de population.
Nous avons ainsi 0,08% de chances d'aller visiter Charmont, 31 habitants, au même titre que nous avons 0,08% de chances de rendre visite aux 101 587 Montreuillois.
lundi 2 novembre 2009
Ah qu'il est bon de voyager en AX
Produite de 1986 à 1996, décade magique, elle se situe dans une fameuse lignée, après la délicate 2CV et la solide LN, et avant les courbes épurées de la Saxo. Elle est une étoile filante dans les maussades années 1990 et annonce le faste éhonté et décomplexé du premier lustre du XXIème siècle. Eh oui, enfin les classes modestes ont accès à une voiture disposant d'un habitacle rigoureusement étanche, rappelons les sombres épisodes de l'histoire de la Renault 5 emportée par les vents dépassant les 150 km/h dans les années 1970. Familiale, elle permet d'abriter deux adultes à l'avant et deux enfants à l'arrière, voire un adolescent ou un jeune adulte s'il se positionne perpendiculairement à la chaussée.
Bénis des dieux, ils s'embarquent dans l'AX, comme dans le char triomphal, couronnés de lauriers, portés par l'aventure. D'un coin à l'autre de l'île de France, ils ramèneront anecdotes et témoignages. Chaque destination sera choisi après consultations des augures : une base de donnée excel répertoriant toutes les communes de la région est soumise à un choix totalement aléatoire. Et ainsi nous irons et conterons nos périples.
t'es trop grande pour rentrée dans l'AX ahahahahhahahahaha