mercredi 13 janvier 2010

Seine-et-Marne et Gascogne : quand l'homonymie ne suffit pas...


L'AX a bravé la neige et le verglas pour venir au Pin

Nous avions trouvé le Nord-Pas-de-Calais à Villeconin, nous trouvâmes la Gascogne en Seine-et-Marne. Pauvre Gascogne !

Mais commençons par le commencement : nous sommes encore en 2009, il fait très froid et humide, il reste pas mal de neige sur l’Ile-de-France, et il doit en retomber sous peu. Sortir l’AX représente pour nous un défi au bon sens et à Bison Futé, que nous nous apprêtons à relever.

Excel joue un peu trop la carte « fou furieux inconscient à tête brulée » et nous envoie à Bois-Herpin, soit tout à fait au Sud de l’Essonne à la frontière avec le Loiret, épicentre de l’épisode neige/verglas annoncé pour l’après-midi par Jacques Kessler. La cellule de crise se réunit et décide de faire jouer une clause météorologique. Merci Excel, à cette clause météorologique tu as adjoint spontanément une clause d’homonymie qui change la destination Bois-Herpin en Le Pin, commune de 1 000 habitants en Seine-et-Marne, à la limite de la Seine-Saint-Denis et au cœur de l’axe Roissy-Mickey.

Ca sent la ville de cul à plein nez, et la visite du Pin in situ ne fera que confirmer cette impression.

Afin d’éviter toute méchanceté inutile, la description du Pin sera succincte : des lotissements périurbains laxatifs, un bar fermé, un stade fermé à cause de la neige… mais heureusement : un centre équestre.

Johnny Boy et ses petits camarades seront finalement nos seuls amis de l’après-midi. Le Pin est le genre de coin qui fait perdre espérance en la race humaine, alors nous préférons nous rabattre sur le queviau, une valeur sûre.


Le Pin, pin d’Autriche, pin maritime, pin parasol… Arbre qui évoque avant tout la plus grande forêt d’Europe, s’étalant de la Pointe de Grave au Pays Basque. Arbre qui évoque les dunes écrasées de chaleur que l’on doit franchir avant de s’offrir à l’Océan, les senteurs de résine dès la descente du TGV en gare Saint-Jean, les gemmeurs landais, les fougères, la bruyère, les ferias, le païs quoi !

Le Pin, village insipide débordé par la périurbanisation, où il n’y a pas âme qui vive, village sans couleurs, sans odeurs, sans faune, sans flore… quelle insulte à nos si belles Landes de Gascogne !

Mais l’offense faite à notre cher Sud-Ouest ne s’est pas arrêtée là. A peine sortis du Pin, encore sonnés par la médiocrité de ce bled, nous voyons un panneau indiquant « Bordeaux » à 3 kilomètres.

Bordeaux : ses quais enfin ravalés, son miroir d’eau, ses vins, ses petites ruelles jaunes qui s’enchevêtrent autour de places où il fait bon humer l’air si doux et déjà marin du Port de la Lune… A l’évocation de la capitale aquitaine, nos yeux brillent, l’émotion nous gagne.

Bordeaux : commune de Villevaudé, canton de Claye-Souilly. Une avenue terne coupant la taïga seine-et-marnaise et son permafrost en deux. De part et d’autre quelques maisons grisâtres, un bar fermé, des gens tristes promenant tristement leur triste chien.

Pélerinage à Bordeaux pour Macedonian Gangsta et Vinjo.

Mauriac, Montaigne, Montesquieu : pardon…

3 commentaires:

  1. Pourtant quand on regarde le coin sur Google map, ça a l'air assez boisé ? y'a même un château dans les bois juste à côte de Bordeaux...

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  2. En effet côté Sud il y a des bois potentiellement de nature à relever nos impressions. Mais on est partis au Nord vers Claye-Souilly, le chef-lieu de canton, et là c'était vraiment la steppe.

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  3. Je suis formellement contre les liens wikipedia.

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