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dimanche 6 mars 2011

Au royaume du Roi Centaure (ni grand ni sec)


Par une de ces belles et rares journées de février, quand le soleil timide se décide à montrer son nez, l'équipe de l'IDFAX, nonobstant l'appel des terrasses et de la bronzette, décida de partir pour de nouvelles aventures. En son sein apparaissait un nouveau membre, votre serviteur, fière de pouvoir enfin s'asseoir sur les sièges d'une AX tant rêvée.

Le hasard d'Excel avait été tendre avec l'équipe. Connaissant notre amour pour les Yvelines, il nous envoya dans un de ses villages les plus chics, Noisy-le-Roi.

Les amis Toubab et Cap de vieille avaient apporté la bière, et notre gascon Vinjo la promesse d'une statue d'homme cheval.


"Une vigie hybride et symbolique"
D'après nos sources, "Serge Manceau a réalisé cet hybride d'homme et de cheval, dont l'une des particularités est d'être sans tête. Son buste humain et ses pattes et croupe chevaline veillent désormais sur le Rond-Point des Chênes. Il symbolise la fusion de la partie ancienne de Noisy-le-Roi avec le quartier du Parc. Son inauguration a célébré l'achèvement des travaux de ce quartier."


Tout semblait donc annoncer une expédition réussie...

Hélas, que d'embûches semèrent notre route!
Nous traversâmes tout d'abord Versailles l'infâme, qui, sous prétexte d'avoir un château "connu", se soucie peu du visage dépressif de ses rues. Nous quittâmes rapidement le Roi Soleil, et filâmes vers le Roi Centaure (et sans-tête).

Enfin nous arrivâmes à Noisy-le-Roi. Après la photo réglementaire, nous sautâmes dans l'AX, en quête de l'homme cheval.


Noisy-le-Roi, ville de ronds-points

Demandant notre chemin vers la statue bénie à un passant (au passage très cordial), celui-ci nous assomma d'une funeste nouvelle : la statue de l'homme cheval n'était plus. Un voyou et ses comparses avaient, il y a un an, mutilé le fier totem. Grande fût notre peine, et c'est d'un pneu résolu que nous roulâmes jusqu'aux restes du défunt homme équidé, pour lui démontrer respect, et amitié.

Alors oui, forcément, le reste était beaucoup moins intéressant. Un village chic, des gens heureux, des enfants méfiants, les restes d'une forteresse dont on devine bien d'après les photos qu'elle dût être gigantesque :


Et enfin la fameuse forêt voisine de Marly, à laquelle Noisy-le-Roi semble bénéficier d'un accès idoine :


Nous nous recueillîmes dans un rade où de fiers lusitaniens poussaient ces cris bruts et beaux compris d'eux seuls, et c'est sous le coucher du soleil que nous quittâmes Noisy-le-Roi, l'âme en peine et enivrée par le chocolat chaud avalé.

Mais quelle ne fut pas notre joie quand nous découvrîmes que l'homme-cheval, malgré sa chute, restait honoré
par ses semblables jusqu'aux frontières de la ville!



Ce sont bien 5 équidés gendarmes qui s'établiront prochainement à Noisy-le-Roi. Et qui sait, peut-être vengeront-ils l'affront fait à un des leurs. Les voyous n'ont qu'à bien se tenir!

dimanche 6 février 2011

De l'effet frontière en Île de France : Saint-Cyr-sous-Dourdan, entre rupture sociale et continuité historique

A l'observateur perspicace de la Petite France, il n'aura pas échappé que bien souvent les limites entre deux départements peuvent sembler illusoires, artificielles, comme tracées par la main d'un fonctionnaire étourdi voire, au mieux, désintéressé. Pour autant, le trait discontinu qui sépare sur les cartes administratives les Yvelines de l'Essonne ne nous a jamais semblé aussi matériel que lors de cette visite à Saint-Cyr-sous-Dourdan.

Mais tout d'abord, prenons le temps de découvrir ensemble cette commune de 1002 habitants. Depuis Bourg-la-Reine, suivons le cours de l'Aquitaine, la route nationale 20. Avant Arpajon, empruntons la D27, petite route de charmante qui serpente le long de la rousse Rémarde. Le voyageur prendra alors le temps d'admirer les paysages mirifiques de l'Hurepoix en traversant les Grands Bois du Marais ou les brouillards du Val-Saint-Germain.

Le château du Marais sur la D27

Après ce plaisant voyage, nous entrons dans notre commune du jour, Saint-Cyr-sous-Dourdan. Délicieuse ambiance médiévale. Des fermes fortifiées, comme celle des Tourelles, le vieux château classé de Bandeville, mais surtout, l'église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette.

La ferme des Tourelles

L'église classée de Saint-Cyr-Sous-Dourdan

A Saint-Cyr, il n'est pas rare que les quinquagénaires soient pris d'une douce mélancolie. Des images, mirages subliminaux, persistent sur leur rétine. Un poney qui galope follement, un gai bambin de 6 ans qui louche en bavant, une école dépoussiérée qui sent bon l'encre et le buvard... Et oui, Saint-Cyr est le lieu du tournage du fameux feuilleton des années 1960, diffusé sur l'ORTF, Polly et le mystère du château.


Décidément, les voies de l'AX semblent impénétrables. Après le petit village de Boutigny, en Seine-et-Marne, où un parcours est dédiée aux amateurs de cycles crottés, Saint-Cyr témoigne à nouveau de l'art de vivre à la francilienne, où BMX et grande musique trouvent un terrain d'entente :



Et donc à Saint-Cyr, enfin juste à côté, serpente la frontière entre les Yvelines et l'Essonne. Cette limite imaginée se matérialise dans les deux-fois quatre voies de l'autoroute A10. Deux mondes s'y toisent sans jamais se mélanger. La bourgeoisie laborieuse des Yvelines jette un regard condescendant sur le prolétariat des assistés de l'Essonne. Si parfois elle consent à traverser l'Aquitaine, c'est pour se rendre à Saint-Cyr, ou dans une quelconque autre poche de résistance des friqués dans la vallée de la Rémarde. Saint-Cyr est donc une ville d'histoire, qui s'inscrit dans la continuité de celle de l'Hurepoix (pour rappel, ce nom signifie peut-être "la contrée des gens aux poils hérissés") essonnienne, des grandes heures du biclou et des feuilletons de l'ORTF. Elle s'inscrit pourtant aujourd'hui comme un avant-poste des Yvelines, peuplé de cadres sup adeptes du retour à la terre en restant à moins de 25 minutes de Paris. Saint-Cyr, entre une colonie yvelinoise et un terroir essonnien.

vendredi 14 janvier 2011

Maurepas, une dualité exprimée par les panneaux d'entrée d'agglo




Saurez-vous reconnaître la ville nouvelle du vieux village ?

mardi 11 janvier 2011

Maurepas côté ville nouvelle

Maurepas, village médiéval rattrapé par la ville, suit une logique urbaine de séparation des fonctions conforme à la Charte d'Athènes.
Curiosité locale : une église moderne, incrustée dans un immeuble d'habitation.





















vendredi 7 janvier 2011

Maurepas côté champêtre




Maurepas...
Quiétude...
Donjon...
Et queviaux.

jeudi 16 décembre 2010

Les loups sont entrés dans Paris... ou presque.

En tout cas, ils sont déjà à Maurepas. Ni par Ivry, ni par Issy, c'est plutôt par Versailles et Neuilly qu'ils pénétreront dans la capitale. Ils n'ont pas de chemises noires, les ülkücüler sont des loups gris qui se distinguent à leurs crocs effilés, deux brins de moustache retombant sur les côtés de la bouche, jusque sous la commissure des lèvres. Ces "idéalistes" (ülkücüler dans la langue d'Ohran Pamuk) sont des nationalistes panturques qui se sont éloignés du Kémalisme pour devenir, depuis les années 1990, les défenseur d'un national-islamisme s'étendant du Xinjiang aux Balkans.

A Maurepas, c'est aux fenêtres d'un salon de thé qu'ils affichent l'étendard aux trois lunes et au coyote.



Et les moustachus paradent devant le kebab. Comme aux origines. Quand Maurepas était une ville gallo-romaine, où les indigènes n'avaient pas peur d'afficher leurs bacchantes comme matérialisation imaginée de leur résistance à l'occupation. Occupation romaine, occupation teutonne, en 1940 voire en 1914, personnalisée dans La Grande Illusion par l'élégance d'Erich von Stroheim, aristocrate acteur mort en 1957 dans cette petite cité des Yvelines. Petite, car à cette époque, elle ne comptait à peine 300 âmes. 20 ans plus tard, Maurepas est devenue une cité-dortoir de presque 20.000 habitants.
Dès que ça flaire une ripaille
De morts sur un champ de bataille
Dès que la peur hante les rues
Les loups s’en viennent la nuit venue…
Maurepas, située dans une vallée certainement marécageuse, au sud de la Seine, a une histoire marquée sous le signe de la dépendance. Dépendance à l'abbaye de Saint-Denis au VIIIème siècle. Les seigneurs de Malrepast profitent de l'invasion normande pour s'approprier le fief. Mais au XIVème siècle, pendant la guerre de 100 ans, le noble brigand Haymon de Massy s'empare de la cité jusqu'à ce que l'Anglois démantèle les fortifications en 1432. Les seigneurs se succèdent, religieux ou laïcs. La politique nationale ou régionale, fait du fief une monnaie d'échange. Au XVIIème siècle, Louis XIV fait du village un comté, octroyé tantôt à l'un, tantôt à l'autre. Maurepas alimente en eau Versailles, par aqueducs. Ces aménagements hydrauliques drainent le plateau et permettent d'assécher les marécages. On y constate certainement une diminution des moustiques, mais cela, les sources ne le précisent pas. Jusque la révolution, Maurepas se révèle incapable de prendre son destin en main.

Vers 1790, enfin, le village s'émancipe sous la houlette de son premier maire, le curé Jean-François Dandrieux. S'en suit 182 années d'autonomie discrète. Les 200 habitants de Maurepas vivent de peu, cachés, presque oubliés du monde et pourtant si proches du tropisme parisiens. Douce époque, où les maurepasiens maîtrisent enfin leur destinée, en toute quiétude, gouvernés par des échevins bonshommes, loin des embrouilles politiques nationales. Maurepas, libre et indépendante !
Le ciel redevenait sauvage,
Le béton bouffait l’paysage…
Mais voilà qu'en 1972, le monde rattrape ce petit-pays. Happée par la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Maurepas champignonne en une cité populeuse. Il fallait un conseiller en communication pour comprendre en 1983 que le petit village d'antan avait vendu son âme aux sirènes du jeunisme. Jean-Louis Levet, maire RPR de la commune, décide de quitter la ville nouvelle. Et Maurepas retrouve depuis sa fierté et son indépendance. Le centre commercial Pariwest fait même de la commune un pôle d'attraction local, des Rambollitains et des Trappistes s'y rendant quotidiennement pour y faire leurs commissions.

C'est là, à Pariwest, autour d'une table mal éclairée du Flunch, que j'ai compris pourquoi le destin (matérialisé par la fonction aléatoire d'Excel) nous a envoyé, cette froide journée de décembre, à Maurepas. Nasty Salmon revenait avec sa septième assiette de légumes à volonté et Vinjo dégustait un somptueux plateau fromage. Moi, 2de classe Capdevielle, moi qui était le plus fier, je sabrais une bouteille de cidre pour fêter la première année de l'expérience IdfAX. En effet, un an d'aventures, un an de découvertes étaient ce jour là incarnés par cette cité francilienne. Une commune à mi-chemin entre le hameaux et la banlieue, tournée vers Paris mais ancrée dans un terroir. Un village de béton et son centre commercial cerné de fermes médiévales. Une ville à l'histoire soumise et rebelle. Une cité qui regrette ses moustiques et craint les loups.
Attirés par l’odeur du sang
Il en vint des mille et des cents
Faire carouss’, liesse et bombance
Dans ce foutu pays de France
Jusqu’à c’que les hommes aient retrouvé
L’amour et la fraternité….

lundi 13 décembre 2010

IDFAX : la carte


Afficher IDFAX, la carte sur une carte plus grande

En bleu, les communes tirées au sort
En rouge, les communes visitées sur la route, souvent le chef lieu de canton.

Sur une idée de La Botte

jeudi 15 juillet 2010

Enfin un peu d'air

Grande première pour l'idfax. Jamais encore Excel ne nous avaient emmenés dans les Yvelines. C'est désormais chose faite, avec Herbeville. Mais plus qu'un voyage dans le 78, c'est un vrai voyage dans le temps.
Par commodité, mettons nous dans la peau d'un chat de gouttière.
A vrai dire, c'est plutôt la belle vie par ici. Le calme sage des pierres antiques le dispute à la sérénité timide de ses habitants, que viennent à peine troubler l'anecdotique partie de football d'un dimanche matin, à l'heure sacrée des calissons et des mignardises, et quelques cris d'enfants trop polis pour oser brailler après le coucher du soleil.



Seul inconvénient, les fourmis. Depuis quelques années, chassées de l'estuaire de la Gironde par le frelon asiatique (voir ici pour les incultes et autres journalistes, "selon Franck Alletru, président des apiculteurs vendéens, il peut porter atteinte à la biodiversité en hachant menu les insectes pollinisateurs sauvages"), elles pullulent dans les hautes herbes de la ville, gâchent mes quelques heures de siestes quotidiennes. Heureusement, j'ai pour oublier tout ca, l'aide de mon dealer, Serge Caracho, le chien errant de la rue de la vallée pierreuse.

Cité révolutionnaire, Herbeville? Serge n'a de cesse de nous rappeler que non. Entre deux transactions d'herbe vile, il pérore. Pendant la révolution, les aristocrates en fuite trouvaient refuge à Herbeville, dernier rempart de la civilisation contre les hordes de paysans tellement déchaînés qu'on aurait dit qu'ils chantaient du Booba. Des histoires comme celle-là, il a en a pléthore, alors Serge pérore encore, puis il rote, et il s'en va.

samedi 14 novembre 2009

Quelques statistiques sur nos périples

Le côté tout à fait mystique de la fonction aléa d'Excel peut, malgré les apparences et la volonté de certains puristes, se rationaliser.
Nous retiendrons ainsi pour nos périples que la région Ile-de-France, hors Paris, est composée de 1280 communes.
Le département le plus généreux en communes est la Seine-et-Marne, ce qui est en rapport avec son ampleur géographique. Excel a ainsi 40,16% de chance de nous envoyer dans une des 514 communes de Seine-et-Marne. A contrario, nous avons seulement 2,81% de chances d'aller dans une des 36 communes des Hauts-de-Seine.
Entre ces deux extrêmes, nous avons 3,13% de chances de nous rendre en Seine-Saint-Denis, 3,67% dans le Val-de-Marne, 14,45% dans le Val d'Oise, 15,31% dans l'Essonne, et 20,47% dans les Yvelines.
Si vous avez une aversion profonde envers la Seine-et-Marne, il est donc inutile de suivre nos aventures.
Ajoutons également que notre façon de procéder avantage grandement les communes rurales, puisque nul n'ignore que le découpage communal n'a aucun rapport avec la densité de population.
Nous avons ainsi 0,08% de chances d'aller visiter Charmont, 31 habitants, au même titre que nous avons 0,08% de chances de rendre visite aux 101 587 Montreuillois.
Ainsi procède le tableur Excel : il redonne toutes ses lettres de noblesse à l'Ile-de-France rurale, territoire méconnu moqué par les Provinciaux qui n'y voient que des "cons de Parisiens" et par les Parisiens qui n'y voient que des "bouseux". Puisse l'AX faire le lien entre ces deux populations.