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mardi 18 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Avant propos

Pour les fêtes de fin d'année, l'AX est allée se reposer sur ses belles terres du Sud-Ouest. Cela n'a pas été de tout repos, et l'A20 verglacée au Nord de Limoges aura même imposé à la vaillante automobile un réveillon de Noël sur une aire d'autoroute (mes salutations à tous les carambolés de Boismandé).

Pas refroidie (huhuhu) par cette expérience, bien au contraire, l'AX a tenu à vous faire partager son trajet retour de Bordeaux à Paris à sa manière.

Bordeaux-Paris. Trajet vu et revu par tous les déracinés aquitains, parcouru maintes fois à chaque saison. Toujours la même émotion sur feu la passerelle Eiffel, lorsque l'on voit la flèche Saint-Michel se dresser dans le ciel, toujours le même blues en arrivant dans les tunnels franciliens qui font mal aux oreilles.
Ça c'est pour le TGV : 3h de trajet pour les plus rapides, 4h pour celui du vendredi et du dimanche qui s'arrête à toutes les gares, 3h20 à 3h30 pour la plupart d'entre eux via Angoulême et Poitiers.
La navette Air France propose également le trajet 15 fois par jour, entre Mérignac et Orly.
Reste encore l'A10 : selon ViaMichelin cela fait 586 kilomètres et 5h22 de parcours, moyennant 52,51€ de carburant et 50,90€ de péage.

Dans tous les cas ce trajet Bordeaux-Paris se conçoit comme un tunnel reliant la capitale gasconne à la capitale-tout-court. Rien d'excitant par la vitre du TGV ? Rien de mirifique de part et d'autre de l'A10 ? Et si ? Et si les Charentes étaient un petit paradis sur Terre ? Et si le Poitou regorgeait de trésors inouïs ? Et si la Touraine valait les Maldives ? Une seule façon de le savoir : vérifier. Ces vacances de l'AX sont un hommage à la ruralité française, un éloge de la lenteur et de la découverte.

Une contrainte : suivre le plus près possible la ligne droite entre Bordeaux et Paris.
Une méthode : l'outil "Règle" sur Google Earth, et sa transposition sur ViaMichelin.
Un objectif : tel Astérix et Obélix lors de leur Tour de Gaule, ramener une spécialité par contrée traversée afin d'organiser un somptueux banquet à la gloire du terroir et du bien-vivre gaulois.

Bonne route petite AX, et garde le cap !


NB : il convient de préciser que l'expédition n'ayant qu'une valeur scientifique faible, la ligne droite a parfois été légèrement malmenée
- En Gironde pour réveillonner à l'Ouest de celle-ci
- Dans le Loir-et-Cher pour aller chercher de l'essence
- En Ile-de-France pour éviter des routes verglacées
- Un peu partout en fonction des possibilités offertes par le réseau routier. Une marge de tolérance de 5 kilomètres de part et d'autre a été fixée.



Itinéraire conseillé et ligne droite.

mercredi 13 janvier 2010

Seine-et-Marne et Gascogne : quand l'homonymie ne suffit pas...


L'AX a bravé la neige et le verglas pour venir au Pin

Nous avions trouvé le Nord-Pas-de-Calais à Villeconin, nous trouvâmes la Gascogne en Seine-et-Marne. Pauvre Gascogne !

Mais commençons par le commencement : nous sommes encore en 2009, il fait très froid et humide, il reste pas mal de neige sur l’Ile-de-France, et il doit en retomber sous peu. Sortir l’AX représente pour nous un défi au bon sens et à Bison Futé, que nous nous apprêtons à relever.

Excel joue un peu trop la carte « fou furieux inconscient à tête brulée » et nous envoie à Bois-Herpin, soit tout à fait au Sud de l’Essonne à la frontière avec le Loiret, épicentre de l’épisode neige/verglas annoncé pour l’après-midi par Jacques Kessler. La cellule de crise se réunit et décide de faire jouer une clause météorologique. Merci Excel, à cette clause météorologique tu as adjoint spontanément une clause d’homonymie qui change la destination Bois-Herpin en Le Pin, commune de 1 000 habitants en Seine-et-Marne, à la limite de la Seine-Saint-Denis et au cœur de l’axe Roissy-Mickey.

Ca sent la ville de cul à plein nez, et la visite du Pin in situ ne fera que confirmer cette impression.

Afin d’éviter toute méchanceté inutile, la description du Pin sera succincte : des lotissements périurbains laxatifs, un bar fermé, un stade fermé à cause de la neige… mais heureusement : un centre équestre.

Johnny Boy et ses petits camarades seront finalement nos seuls amis de l’après-midi. Le Pin est le genre de coin qui fait perdre espérance en la race humaine, alors nous préférons nous rabattre sur le queviau, une valeur sûre.


Le Pin, pin d’Autriche, pin maritime, pin parasol… Arbre qui évoque avant tout la plus grande forêt d’Europe, s’étalant de la Pointe de Grave au Pays Basque. Arbre qui évoque les dunes écrasées de chaleur que l’on doit franchir avant de s’offrir à l’Océan, les senteurs de résine dès la descente du TGV en gare Saint-Jean, les gemmeurs landais, les fougères, la bruyère, les ferias, le païs quoi !

Le Pin, village insipide débordé par la périurbanisation, où il n’y a pas âme qui vive, village sans couleurs, sans odeurs, sans faune, sans flore… quelle insulte à nos si belles Landes de Gascogne !

Mais l’offense faite à notre cher Sud-Ouest ne s’est pas arrêtée là. A peine sortis du Pin, encore sonnés par la médiocrité de ce bled, nous voyons un panneau indiquant « Bordeaux » à 3 kilomètres.

Bordeaux : ses quais enfin ravalés, son miroir d’eau, ses vins, ses petites ruelles jaunes qui s’enchevêtrent autour de places où il fait bon humer l’air si doux et déjà marin du Port de la Lune… A l’évocation de la capitale aquitaine, nos yeux brillent, l’émotion nous gagne.

Bordeaux : commune de Villevaudé, canton de Claye-Souilly. Une avenue terne coupant la taïga seine-et-marnaise et son permafrost en deux. De part et d’autre quelques maisons grisâtres, un bar fermé, des gens tristes promenant tristement leur triste chien.

Pélerinage à Bordeaux pour Macedonian Gangsta et Vinjo.

Mauriac, Montaigne, Montesquieu : pardon…