lundi 31 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 5 : Aimable Touraine

J'aurais aimé vous conter à quel point l'Indre-et-Loire fut un supplice à traverser. A quel point on sent bien qu'on approche de Paris et que l'on s'éloigne de la Gironde, et que franchement ça devient indécent la laideur du paysage sous de telles latitudes.
Bon, patientez un peu, ce genre de discours arrivera bientôt. Mais je dois avouer que cela ne concerne pas l'Indre-et-Loire, ou la Touraine pour qui n'aime pas les appellations républicaines manquant cruellement de poésie.
Dès les premiers tours de roue, le pare-brise de l'AX subit quelques timides rayons de soleil, une sensation inconnue depuis la Route de la Corniche (cf. Acte 1 de l'épopée).
Le premier village tourangeau se profile, légèrement perché au-dessus de la vallée de la Creuse : Chambon. Le suivant, Chaumussay, est encore plus charmant. La laideur graphique du site Internet consacré à cette commune ne rend d'ailleurs pas hommage à la beauté de ce petit coin de France éternelle, que l'on gardera en mémoire comme étant un des plus beaux endroits de la ligne droite. Après Chaumussay, pour quitter la vallée de la Claise, autre superlatif : la côté la plus pentue gravie par l'AX, oui pire encore que le Col des Sarrazins quelques kilomètres plus tôt.


Loches, jolie petite ville qui mériterait presque d'être en Aquitaine.


Loches, 6 000 habitants, un statut de sous-préfecture et une vieille cité médiévale perchée. Largement de quoi mériter un arrêt prolongé, agréable. Les commerçants lochois sont de plus sympathiques et semblent plutôt contents qu'un estranger s'intéresse aux rillons de Touraine, ainsi qu'à leur fromage de chèvre.
Et puis à Loches, c'est l'opticien qui l'affirme : la 2ème paire est gratuite !

Après Loches, la Touraine continue à nous égrener ses clichés de douce France : vignobles, forêts, petits vallons, habitat troglodytique, et un joli petit château.

Il ne manque plus que Germaine.

Bilan de l'Indre-et-Loire :
- Souvenirs ramenés : des rillons de Touraine, du fromage de chèvre du Petit-Pressigny (village de la ligne droite), du vin rouge.
- Villes et villages traversés : Chambon, Chaumussay, Le Petit-Pressigny, La Celle-Guénand, Betz-le-Château, Saint-Senoch, Loches, Genillé, Le Liège
- Principal franchissement : l'Indre

jeudi 27 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 4 : Vienni, Vidi, Vici

La ligne droite de nuit perdant de son sens, il est temps de penser à trouver une auberge pour se reposer. De plus le seuil du Poitou menace selon divers médias de faire des siennes en glissant une pellicule de verglas sous les roues de l'AX. Quant à la pluie qui tombe depuis que nous avons quitté la Charente, elle s'épaissit au fil des kilomètres, oui vraiment il faut s'arrêter.
Seul hic : bien peu d'hôtel poitevins semblent s'être stratégiquement établis sur la ligne droite entre Bordeaux et Paris. Triste époque où on n'aime pas les choses simples.
Civray : rien.
Gençay : rien.
Quand soudain, au détour d'une ligne droite, apparaît ceci :

Chauvigny, oasis au milieu du désert poitevin

Las Vegas ? Presque. Chauvigny, 6 000 habitants, un château médiéval, et une dizaine d'hôtels. Y en a même un qui est ouvert, ça tombe bien. Nous voici au Chalet Fleuri, qui ferait bien de revoir sa phrase d'accroche "Au coeur de la cité médiévale" tant cet hôtel pourrait difficilement être plus périphérique. C'est un peu comme réserver au Formule 1 du Blanc-Mesnil si on cherche un hôtel près de Notre-Dame. Nous pardonnons néanmoins ce mensonge, car cet hôtel permet de cesser de rouler de nuit, pratique totalement contraire à l'éthique de la ligne droite.
Allez, et puis tout de même. Le Chalet Fleuri c'est une bâtisse qui n'est pas un chalet et n'est pas spécialement fleurie, mais en tout cas c'est bien confortable et on ne paye que 40€ la nuit. En plus, si vous y dormez un 1er janvier au soir après avoir découvert que tous les restaurants, pizzerias, kebabs et autres snacks de la ville étaient fermés, on vous active la cuisine exprès pour vous préparer d'excellentes Torti au beurre avec du jambon blanc et une salade. Il vous en coûtera 10€.


On ne peut pas dire qu'il n'y a pas un chat à Chauvigny un jour férié

Le lendemain matin au réveil, bonne surprise : le jour se lève aussi de ce côté ci du seuil du Poitou. Cela nous donne le loisir de découvrir Chauvigny de jour, avant de reprendre la route. Au vu des superbissimes panoramas, on regrette vraiment d'avoir du rouler de nuit. Jugez plutôt :


Dans le Poitou, la ligne droite nous offre néanmoins, outre une étude approfondie du phénomène du brouillard, différents loisirs :
- des chasseurs
- une abbaye cistercienne
- un café ouvert à Pleumartin

Pleumartin devenant dangereusement proche du département suivant, il est temps de penser à ramener un souvenir de la Vienne.
Moi, au gérant du PMU : Excusez-moi, quelle est la spécialité de la Vienne ?
Lui, perplexe : une spécialité ? Bah allez en Vendée, la bas ils ont de la brioche...
Un client : ah oui nous dans la Vienne on n'a rien
Un autre : y a pas le tourteau fromager ?
Le gérant : ah non j'crois pas

Viennois et Viennoises, arrêtez moi tout de suite ce chauvinisme exacerbé, c'est gênant !

Heureusement pour nous, juste avant de franchir la limite départementale, dans cette pharmacie à ciel ouvert qu'est La Roche Posay, on trouve un Super U. Et dans le Super U, on trouve quelques spécialités de la Vienne : fromage de chèvre bio et terrine de canard poitevine.

Une fois franchi le terrible Col des Sarrazins, que nous ne sommes d'ailleurs pas les premiers amateurs de ligne droite à franchir, regardez donc ici, nous pouvons redescendre vers la vallée de la Creuse et filer en Touraine.

Vienni, vidi, vici.


Les hautes cimes du Poitou


Bilan viennois :

- un département sans spécialité ?
- Souvenirs raménes : terrine de canard, fromage de chèvre
- Villes et villages traversés : Lizant, Civray, Sommières-du-Clain, La Ferrière-Airoux, Gençay, Saint-Maurice-la-Clouère, Vernon, Fleuré, Tercé, Pouillé, Chauvigny, Pleumartin, La Roche Posay
- Principaux franchissements : la fin du seuil du Poitou, la Charente pour la 5ème fois, la Vienne et la Creuse

mardi 25 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 3 : Charente dans le vif du sujet

Passé Chevanceaux, nous voici désormais en Charente-non-Maritime, et ce pour un petit bout de temps vu l'orientation Sud-Nord de ce département.
Première ville (et dernière avant un petit bout de temps de cette taille) du parcours : Barbezieux et ses 5 000 barbeziliens. La marge de tolérance eut accepté que nous prenions la rocade, néanmoins la traversée du centre ville est plus règlementaire. De plus il est près de 14h, et Barbezieux constitue la dernière chance de se restaurer. Une boulangerie ouverte ne fait pas de sandwiches, mais nous oriente vers Chez Fatima, qui paraît-il est tout le temps ouverte. "La seule fois qu'elle a fermé c'est parce qu'elle allait à la communion de son petit-fils", me dit la boulangère barbezilienne (aucun lien avec Didier). En effet. Pas de communion en ce 1er janvier, donc Fatima a ouvert sa boutique. Il y a même des clients. En revanche Fatima ne prépare pas de sandwiches, il faut se contenter de cette infâme marque triangulaire. "Bah quoi c'est mangeable non ?" me fait Fatima en voyant ma moue. C'est ce qu'on va voir... Fatima vend également du vin de pays des Charentes, plus précisément de Guimps soit précisément à 7km de la ligne droite. J'achète.
Merci Fatima d'avoir un tel sens du commerce pour ouvrir un 1er janvier. La ligne droite peut continuer.


Chez Fatima, c'est pas bon mais au moins c'est ouvert.


Après Barbezieux, des travaux sur la RN10 nous empêchent de suivre la ligne droite. Nous sommes obligés de faire un crochet pour rallier Châteauneuf-sur-Charente. Le paysage est désormais viticole, Cognac n'est pas loin.


L'AX musarde dans les vignobles cognaçais

Châteauneuf-sur-Charente, Hiersac, Asnières non pas sur Seine mais sur Nouère, Marsac, Montignac-Charente... Les villages se suivent, ne se ressemblent pas, et sont dans l'ensemble jolis malgré une météo toujours lugubre.

Petit évènement entre Saint-Amant-de-Boixe et Mansle : nous passons au-dessus de la ligne TGV. Celle-ci était jusqu'à présent trop à l'Est pour aller chercher Angoulême, la voici désormais trop à l'Ouest pour desservir Poitiers.


Contrairement aux apparences, le TGV ne va pas en ligne droite.

Après Mansle, la ligne droite nous autorise à prendre 10 kilomètres de 4 voies vers le Nord, jusqu'au lieu-dit Les Nègres, qui aura le prix du carrefour le plus dangereux du parcours. Vu sa configuration on n'est pas loin d'imaginer qu'il fait partie d'un plan machiavélique pour mettre en oeuvre discrétos un génocide charentais.

Si on survit au Carrefour des Nègres, on peut alors arriver à Verteuil-sur-Charente et à son "Beer Garden". Par un temps plus clément on se jetterait bien une petite binouze au bord de la Charente, dans ce fort joli village aux ruelles pentues. Mais mais, qu'est-ce qu'il caille !!
Nous venons en fait sans nous en apercevoir d'attaquer une frontière bien plus structurante que ne peut l'être un check-point de la Bande de Gaza : nous commençons à escalader le terrifiant seuil du Poitou. Voici une capture d'écran des températures maximales du jour (merci à Météociel et éloignez les enfants) :


Bon on ne voit rien, mais on a perdu 7° entre Etauliers et Verteuil-sur-Charente

Ce très méchant seuil du Poitou est une limite géologique, hydrologique, et à l'occasion également climatique. Vous trouverez plein d'informations sur ce salopard ici.

Pour qui parvient à faire abstraction de ce désagrément, le Nord de la Charente a tout d'une terre de bien-vivre, avec ses aimables collines, ses hameaux nichés, sa verdure rassurante, et ses Anglais qui rachètent tout.
Wikipedia nous apprend que nous ne sommes pas les premiers amateurs de ligne droite à visiter Verteuil-sur-Charente :

« À plusieurs époques d'illustres personnages reçurent l'hospitalité à Verteuil : le roi François Ier ayant autorisé l'empereur Charles Quint à traverser la France, ce dernier s'arrêta au château de Verteuil, où il fut l'hôte d'Anne de Polignac, veuve du comte François II; il fut extrêmement satisfait de la réception qui lui avait été faite. En 1616, à son retour de Bordeaux, le roi Louis XIII logea également au château de Verteuil, avec les reines Anne d'Autriche, sa femme et Marie de Médicis, sa mère. »

Ce 1er janvier, nous n'avons pas croisé Alain Juppé en train de prospecter pour un gîte d'étape.

La dernière commune charentaise traversée avant de passer dans la Vienne ne sera pas la plus désagréable : Bioussac, 230 habitants, et une distinction régionale pour la qualité de ses sols. Egalement un bar ouvert avec un feu de cheminée (rappelons que plus nous avançons, plus le Seuil du Poitou se montre agressif), des ressortissants britanniques qui jouent aux cartes, et du Pineau des Charentes à vendre.
"- Il vient d'où votre Pineau ?
- Des Charentes"
C'est qu'on sait bien renseigner le visiteur à Bioussac ! Le deuxième souvenir charentais est en poche.
Dans le bar de Bioussac, on sait que le Pineau des Charentes vient des Charentes, mais en revanche on est un peu schizophrène quand il s'agit de choisir une équipe de foot à soutenir.
A ma gauche : une bannière flambant neuve de l'OM.
A ma droite : une vieille écharpe Marine et Blanc proclamant "Bordeaux, à jamais à tes côtés". Cette écharpe constituera la dernière trace de clairvoyance du périple.
Et Nicolas Wisser, le bourgmestre de Bioussac, qui supporte-t-il ? Nous n'avons malheureusement pas eu l'opportunité de discuter avec ce maraîcher biologique, acteur à ses heures perdues.
Pour ne pas souiller les carottes de Nicolas, l'AX s'en va cracher son Sans Plomb 95 ailleurs. Ad Vienne que pourra.


A Bioussac, la coutume est de lécher le sol lorsque l'on est malade.



Bilan charentais :
- "C'est pas si moche en fait". C'est même joli.
- Souvenirs ramenés : une bouteille de vin blanc de Guimps, une bouteille de Pineau des Charentes des Charentes
- Villes et villages traversés : Barbezieux-Saint-Hilaire, Châteauneuf-sur-Charente, Hiersac, Asnières-sur-Nouère, Marsac, Montignac-Charente, Saint-Amant-de-Boixe, Mansle, Verteuil-sur-Charente, Bioussac.
- Principaux franchissements : la Charente à quatre reprises, le début du seuil du Poitou.


jeudi 20 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 2 : Courte incursion en Charente-Maritime

La Charente-Maritime a conquis de façon inexplicable une langue de terre vers le Sud-Est qu'il nous faut traverser


La Charente-Maritime, département impérialiste par excellence, empêche par sa forme digne d'une obscure République d'Asie Centrale tout contact entre la Gironde et la Charente. Nous pouvons rapprocher cette situation de celle de l'Erythrée qui barre tout accès maritime à l'Ethiopie. Actuellement le front de Haute-Saintonge est plutôt calme, et il n'y a pas de pont aérien entre Bordeaux et Angoulême. Il faut dire que l'embargo girondin vis-à-vis de tout produit charentais (i.e. l'huile de tournesol) ne facilite pas non plus les échanges.

Pas de contrôle aux frontières, ni même de panneau ou borne : l'AX peut pénétrer en territoire maritimo-charentais (que celui ou celle qui connait le gentilé exact de ce département se manifeste) avec confiance et détermination, et par la même occasion en Région Poitou-Charentes.

Paradoxalement, l'air s'y fait plus méridional que lors des kilomètres précédents, grâce à un paysage de lande que l'on ne renierait pas du côté de Pissos ou de Labouheyre : sols sableux, pins maritimes, crastes et accès pompiers quadrillent le paysage de façon disciplinée.
C'est un leurre. Quelques kilomètres après Corignac le mirage landais disparaît, pour faire place à un paysage agricole vallonné et à un brouillard toujours plus épais.
Michel Cardoze lui-même ne s'y est pas trompé : lui qui en Haute-Gironde nous comptait encore de sa voix chantante l'épopée des grands navigateurs basques sur Sud Radio ne parvient plus à s'exprimer en ces terres inconnues. Sa voix se brouille, il hésite, il tremble. Après Chepniers il est trop tard, la fonction RDS ne peut plus rien pour lui. Trop au Nord. Adieu Michel, tu dois laisser la place à une célébrité charentaise.

Aparté : qui est capable de me citer une célébrité charentaise ?

Consolation : c'est en Charente-Maritime que nous renouons afin avec la ligne droite, avec LE parcours homologué Bordeaux-Paris. Pour rappel nous étions jusqu'à présent à l'Ouest de celle-ci. A Chevanceaux, dernier village avant la Charente sur la RN10, la jonction est faite. Le bourgmestre de Chevanceaux (Gilbert Festal, si tu nous lis...) a-t-il été prévenu de notre passage ? Toujours est-il que l'avenue principale de Chevanceaux s'appelle Avenue de Paris. Nous apprécions. En guise de remerciement nous retirons un peu d'argent dans un distributeur du bourg. La monnaie de la Charente-Maritime est l'euro.

La bien-nommée Avenue de Paris à Chevanceaux


Bilan de la Charente-Maritime :

- la traversée de département la plus courte (environ 15 kilomètres)

- 3 villages traversés : Corignac, Chepniers et Chevanceaux
- Aucun commerce ouvert = aucun souvenir ramené (mais que fait le MEDEF 17 ?)
- Traversée de la plus grande intercommunalité de France : La Communauté de Communes de la Haute-Saintonge avec ses 123 communes

mercredi 19 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 1 : Haute-Gironde, cruel destin



La ligne droite dans sa partie girondine est peu joueuse : l'autoroute A10 dans sa partie gratuite (i.e. de Bordeaux à Saint-André-de-Cubzac) puis la RN10 à 4 voies direction Angoulême font partie de la marge de tolérance de la ligne droite (rendons ici hommage à l'esprit pratique de nos aménageurs d'antan).
La traversée de la mère-patrie eut donc été rapide sans un évènement imprévu : un réveillon organisé en Haute-Gironde, plus précisément à Etauliers à 60 kilomètres au Nord de Bordeaux. Un bref conciliabule avec le comité de pilotage du projet valide cette entorse à la règle préalablement fixée : tant pis pour la ligne droite en Gironde, cela serait trop bête de devoir faire demi-tour et donc de perdre du temps et de gaspiller de l'essence.

Départ le 31 décembre en fin d'après-midi. Journée plus que clémente sur la plus belle ville du monde : température très douce et soleil franc. Le départ se fait dans une ambiance printanière qui n'incite pas à franchir le 45ème parallèle.


L'AX quitte ses racines un temps retrouvées


Ne nous appesantissons pas sur ce trajet Gradignan-Etauliers qui n'est guère règlementaire au regard du projet. Retenons simplement que la Route de la Corniche est superbe pour quiconque aime les paysages industrialo-champêtres, et ce particulièrement sous un soleil hivernal déclinant.

A Etauliers, on retiendra que le sort a fait pousser un lotissement de maisons de fonction d'agents EDF (la centrale nucléaire du Blayais est proche) au lieu-dit "Les Prises".

C'est cet endroit insolite qui nous servira de point de départ le lendemain vers 13h du matin, après une nuit festive sur l'estuaire. Il s'agit dès lors de retrouver son sérieux et de filer vers l'Est pour regagner la ligne droite : l'AX roule en Haute-Gironde, dans le pays gabay (partie non-occitane de la Gironde). Cette partie méconnue du plus grand département de France métropolitaine, loin de Bordeaux et des sites touristiques emblématiques, ne manque pas de charme, et fait penser à une synthèse entre Gironde et Charentes. Ici la Gironde est charentisée, à moins que l'on ne se trouve dans une Charente accidentellement située en Gironde : la pierre y est moins jaune que plus au Sud, et l'accent y est plat si l'on en croit l'unique autochtone rencontre (un viticulteur de Reignac ne ponctuant pas ses phrases par des "angculé" ou des "té" comme cela est de mise 50 kilomètres plus bas).

La Haute-Gironde, bombe à retardement ? Le Kosovo du Sud-Ouest ? Nous, Gascons, dans le rôle des Serbes majoritaires, et eux, Gavaches, dans le rôle de la minorité albanaise non reconnue ? Alain Rousset et Philippe Madrelle bientôt jugés à la Cour Pénale Internationale de La Haye ? Une ligne de démarcation à la citadelle de Blaye comme à Mitrovica ?

Comment ne pas songer à cela en ce premier jour de 2011 un peu fantomatique tandis que l'AX file à travers ces villages peuplés de minoritaires que sont Reignac et Donnezac ?


La Haute-Gironde, une terre qui ne nous dit rien qui vaille.


L'ambiance est lugubre, les idées noires s'accumulent. Vivement la Charente-Maritime... Ciel, je blasphème !


Bilan girondin :
- 77 kilomètres parcourus au soleil couchant entre Gradignan et Etauliers, avec deux passagers à bord, sans respecter la règle de la ligne droite mais pour la bonne cause. Une traversée de la Haute-Gironde sous le brouillard, pour aller récupérer la ligne droite.
- Souvenir ramené : des canelés B********** achetés le matin même à Bordeaux.
- Villes et villages traversés : Gradignan, Saint-André-de-Cubzac, Saint-Gervais, Prignac, Bourg-sur-Gironde, Saint-Seurin-de-Bourg, Bayon-sur-Gironde, Gauriac, Plassac, Cars, Etauliers, Reignac, Donnezac.

- Principaux franchissements : Garonne, Dordogne, 45ème parallèle.


mardi 18 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Avant propos

Pour les fêtes de fin d'année, l'AX est allée se reposer sur ses belles terres du Sud-Ouest. Cela n'a pas été de tout repos, et l'A20 verglacée au Nord de Limoges aura même imposé à la vaillante automobile un réveillon de Noël sur une aire d'autoroute (mes salutations à tous les carambolés de Boismandé).

Pas refroidie (huhuhu) par cette expérience, bien au contraire, l'AX a tenu à vous faire partager son trajet retour de Bordeaux à Paris à sa manière.

Bordeaux-Paris. Trajet vu et revu par tous les déracinés aquitains, parcouru maintes fois à chaque saison. Toujours la même émotion sur feu la passerelle Eiffel, lorsque l'on voit la flèche Saint-Michel se dresser dans le ciel, toujours le même blues en arrivant dans les tunnels franciliens qui font mal aux oreilles.
Ça c'est pour le TGV : 3h de trajet pour les plus rapides, 4h pour celui du vendredi et du dimanche qui s'arrête à toutes les gares, 3h20 à 3h30 pour la plupart d'entre eux via Angoulême et Poitiers.
La navette Air France propose également le trajet 15 fois par jour, entre Mérignac et Orly.
Reste encore l'A10 : selon ViaMichelin cela fait 586 kilomètres et 5h22 de parcours, moyennant 52,51€ de carburant et 50,90€ de péage.

Dans tous les cas ce trajet Bordeaux-Paris se conçoit comme un tunnel reliant la capitale gasconne à la capitale-tout-court. Rien d'excitant par la vitre du TGV ? Rien de mirifique de part et d'autre de l'A10 ? Et si ? Et si les Charentes étaient un petit paradis sur Terre ? Et si le Poitou regorgeait de trésors inouïs ? Et si la Touraine valait les Maldives ? Une seule façon de le savoir : vérifier. Ces vacances de l'AX sont un hommage à la ruralité française, un éloge de la lenteur et de la découverte.

Une contrainte : suivre le plus près possible la ligne droite entre Bordeaux et Paris.
Une méthode : l'outil "Règle" sur Google Earth, et sa transposition sur ViaMichelin.
Un objectif : tel Astérix et Obélix lors de leur Tour de Gaule, ramener une spécialité par contrée traversée afin d'organiser un somptueux banquet à la gloire du terroir et du bien-vivre gaulois.

Bonne route petite AX, et garde le cap !


NB : il convient de préciser que l'expédition n'ayant qu'une valeur scientifique faible, la ligne droite a parfois été légèrement malmenée
- En Gironde pour réveillonner à l'Ouest de celle-ci
- Dans le Loir-et-Cher pour aller chercher de l'essence
- En Ile-de-France pour éviter des routes verglacées
- Un peu partout en fonction des possibilités offertes par le réseau routier. Une marge de tolérance de 5 kilomètres de part et d'autre a été fixée.



Itinéraire conseillé et ligne droite.

vendredi 14 janvier 2011

Maurepas, une dualité exprimée par les panneaux d'entrée d'agglo




Saurez-vous reconnaître la ville nouvelle du vieux village ?

mardi 11 janvier 2011

Maurepas côté ville nouvelle

Maurepas, village médiéval rattrapé par la ville, suit une logique urbaine de séparation des fonctions conforme à la Charte d'Athènes.
Curiosité locale : une église moderne, incrustée dans un immeuble d'habitation.





















vendredi 7 janvier 2011

Maurepas côté champêtre




Maurepas...
Quiétude...
Donjon...
Et queviaux.