mercredi 19 janvier 2011

Les vacances de l'AX - Acte 1 : Haute-Gironde, cruel destin



La ligne droite dans sa partie girondine est peu joueuse : l'autoroute A10 dans sa partie gratuite (i.e. de Bordeaux à Saint-André-de-Cubzac) puis la RN10 à 4 voies direction Angoulême font partie de la marge de tolérance de la ligne droite (rendons ici hommage à l'esprit pratique de nos aménageurs d'antan).
La traversée de la mère-patrie eut donc été rapide sans un évènement imprévu : un réveillon organisé en Haute-Gironde, plus précisément à Etauliers à 60 kilomètres au Nord de Bordeaux. Un bref conciliabule avec le comité de pilotage du projet valide cette entorse à la règle préalablement fixée : tant pis pour la ligne droite en Gironde, cela serait trop bête de devoir faire demi-tour et donc de perdre du temps et de gaspiller de l'essence.

Départ le 31 décembre en fin d'après-midi. Journée plus que clémente sur la plus belle ville du monde : température très douce et soleil franc. Le départ se fait dans une ambiance printanière qui n'incite pas à franchir le 45ème parallèle.


L'AX quitte ses racines un temps retrouvées


Ne nous appesantissons pas sur ce trajet Gradignan-Etauliers qui n'est guère règlementaire au regard du projet. Retenons simplement que la Route de la Corniche est superbe pour quiconque aime les paysages industrialo-champêtres, et ce particulièrement sous un soleil hivernal déclinant.

A Etauliers, on retiendra que le sort a fait pousser un lotissement de maisons de fonction d'agents EDF (la centrale nucléaire du Blayais est proche) au lieu-dit "Les Prises".

C'est cet endroit insolite qui nous servira de point de départ le lendemain vers 13h du matin, après une nuit festive sur l'estuaire. Il s'agit dès lors de retrouver son sérieux et de filer vers l'Est pour regagner la ligne droite : l'AX roule en Haute-Gironde, dans le pays gabay (partie non-occitane de la Gironde). Cette partie méconnue du plus grand département de France métropolitaine, loin de Bordeaux et des sites touristiques emblématiques, ne manque pas de charme, et fait penser à une synthèse entre Gironde et Charentes. Ici la Gironde est charentisée, à moins que l'on ne se trouve dans une Charente accidentellement située en Gironde : la pierre y est moins jaune que plus au Sud, et l'accent y est plat si l'on en croit l'unique autochtone rencontre (un viticulteur de Reignac ne ponctuant pas ses phrases par des "angculé" ou des "té" comme cela est de mise 50 kilomètres plus bas).

La Haute-Gironde, bombe à retardement ? Le Kosovo du Sud-Ouest ? Nous, Gascons, dans le rôle des Serbes majoritaires, et eux, Gavaches, dans le rôle de la minorité albanaise non reconnue ? Alain Rousset et Philippe Madrelle bientôt jugés à la Cour Pénale Internationale de La Haye ? Une ligne de démarcation à la citadelle de Blaye comme à Mitrovica ?

Comment ne pas songer à cela en ce premier jour de 2011 un peu fantomatique tandis que l'AX file à travers ces villages peuplés de minoritaires que sont Reignac et Donnezac ?


La Haute-Gironde, une terre qui ne nous dit rien qui vaille.


L'ambiance est lugubre, les idées noires s'accumulent. Vivement la Charente-Maritime... Ciel, je blasphème !


Bilan girondin :
- 77 kilomètres parcourus au soleil couchant entre Gradignan et Etauliers, avec deux passagers à bord, sans respecter la règle de la ligne droite mais pour la bonne cause. Une traversée de la Haute-Gironde sous le brouillard, pour aller récupérer la ligne droite.
- Souvenir ramené : des canelés B********** achetés le matin même à Bordeaux.
- Villes et villages traversés : Gradignan, Saint-André-de-Cubzac, Saint-Gervais, Prignac, Bourg-sur-Gironde, Saint-Seurin-de-Bourg, Bayon-sur-Gironde, Gauriac, Plassac, Cars, Etauliers, Reignac, Donnezac.

- Principaux franchissements : Garonne, Dordogne, 45ème parallèle.


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